ZURRUNG(A) “ronflement”, “ronfler”.
i.-e. /*srunk-/, Chtr. s/gr. ρυνκω
(runkō).
Formation semblable à XARINGA
(Estérençuby) “glapissement, glapir” ; SAINGA
“jappement” ; XARANGA “groupe de musiciens
à dulzainas, cornemuses” ; KARRANKA
“croassement, cri de détresse de gros volatiles” ; KURRINKA
“cris des porcins”. Voir ces mots.
1er
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terme /ZUR-/ “émission
de bruit, voix, cri, son quelconque” d'un radical polymorphe
/ZUR-/KUR-/KAR-/XAR-/, cf. lat. queror
“crier plaintivement ”, quiris,
-itis “geignards ”,
“pékins” = “civils”, etc. ; gr. κῆρυξ
(kērux) “héraut”, mycén. karuke,
datif,
“crieur public”, gr. κήρυξις
(kḗruxis) “déclaration de guerre”; skr. kārú
“chanteur, poète”, etc.; |
2ème
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terme /-UNGA/
/-ANGA/ “aigü, étroit, serré, opprimé
et long”, cf. lat. angustus
“étroit, resserré”. /UNGA/ANGA/
s'applique également à d'autres notions que celles liées
aux sons : HATSANGA “essoufflement”, LUZANGA
”escogriffe”, PALANGA “barre à mine”,
URANGA “étranglement du lit d'un cours d'eau”,
BESANGA “coude” (Azk. Lh.), “étranglement
du bras entre coude et biceps” (BN). Dans toutes ces formes,
le sens de /-UNGA/-ANGA/-INGA/ semble être
“étroit et long”, avec doute pour l'acception “coude”
: dans BESANGA une racine homophone
/*ANK/ “courbe” peut être présente,
cf. ANKA-TU “recourber” (Uhart-Mixe en Amikuze).
Cf. gr. φάλανξ
(phálans) “rondin de bois, “phalange”,
“ligne de bataille”, lat. palagga
de gr. φάλαγγα
(phálanga) “rondin, levier”, germ. belkan
“solive”, angl.-sax. balca, bealca
“solive”, gr. ἧλος
(ϝ/hēlos) “cheville, clou long
et mince”, lat. uallum “palissade,
rempart”, uallus “pieu,
échalas, palis”, etc. De /*bhol-ə2-g-/
(!), Chtr. 1174, où l'on voit un probable composé analysé
“racine”, le cas n'étant pas isolé.
Des composés avec un uallum
ἧλος (ϝ/hēlos)
+ /ang(us-)/.
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Bsq. ZURRUNGA signifie un bruit de respiration pénible
et freinée, opprimée, serrée, qui s'étire.
KURRUNKA “ronflement morbide, râle” des humains,
doublets : KHURRUKA “râle”, KHURRULLA
“ronflement, râle” du moribond, “bruit de respiration
de l'animal en cours de strangulation” (renard piégé).
Pour le porc ce mot désigne le “grognement ordinaire”
hors de l'alarme ou de la douleur, l'expression de la quête de nourriture.
Correspondances possibles : gr. ῥοχθέω
(ϝrokhthéō) “mugir ”, ῥυγχος
(ϝrunkhos) “groin [du porc], museau [du chien], bec [de l'oiseau]”,
ῥουζω (ϝruzō)
“gronder” dit du chien, ῥοῖϐδος
(ϝroĩbdos) “bruit sifflant”, ῥοῖζος
(ϝroĩzos) “bourdonnement”, ῥοθέω
(ϝrotéō) “faire un bruit confus”, ἁλίρροθος
(ϝalírrotos) “où bruit la mer”, etc. ; lat.
rugiō “rugir, être
enroué”, *rūgō
“roter”, rūmor “bruit,
rumeur publique”, garriō
“babiller, gazouiller” dit d'animaux : chiens, grenouilles,
oiseaux”, norv. dialectal kárra
“caqueter”, v.h.a. kerran
“crier”, gr. γῆρυς
(gērus) “voix”, etc.
Ce doit être d'origine métonymique.
Chtr. 979 : « termes expressifs même par leur sonorité.
FRISK après d'autres rapproche arm. r̊ng-un-kʽ
pluriel “narines, nez” (!) et l'on pose i.-e. /*srungh-/
ou /*sringh-/ avec nasalisation expressive.
Ces mots évoquent en grec ῥέγχω
(ϝrénkhō) “ronfler”, etc. » Bref gr.
ῥī́ς, ῥινος
(ϝrī́s, ϝrinos) “nez” serait évoqué...,
mais /*srungh-/ est plus proche de
bsq. ZURRUNG(A) dont la nasale est bien étymologique et
non expressive.
Cf. gr. ῥεγκω
(ϝrenkō) “ronfler”. Chtr. 969 : « termes expressifs
et variés sur une homonymie initiative [...] v. irl. srennim
“ronfler” rapproché de *srenk-nā-mi,
moy. irl. srēimm “ronflement”
de *srenks-mn̥... » Cf.
lat. roncus “coassement”,
“ronflement” du gr. ῥόνχος
(ϝrónkhos) latinisé. |