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ZAUNKA/ZAUKA “aboiement de gros chien”, “braiement d'âne” (Otxagavia), “grognements, plaintes de l'âne réclamant la provende” (Estérençuby).

  XAINGA “jappement de petits chiens”.
  ZINKA “hennissement”, “IRRINTZIN(K)”.
  XARINGA/ZARINGA “glapissement du renard”, “rire hystérique” de femmes, dit en mauvaise part (Estérençuby).
  KARRANKA “croassement”, etc. Voir ce mot.
  ZINGAR/XINGAR “le criard”, vieux nom du porc. Voir ce mot.

  ZAUNKA, XAINGA, ZINKA... sont des composés contractés de /*XAR-/*ZAR-/ (/*GAR-/*KAR-/*HER-/) “cri” + /*-ANGA/ “long et mince”, soit litt. “voix, cri long et aigu”, probables formes originelles archaïques. La consonne initiale du basque (sifflante dans ZAUNKA, ZINKA, ZUR-UNGA, gutturale de KARRANKA, aspirée de HEROTS) apparaît dans les autres langues i.-e., cf. v.h.a. singan, mycén. karuke, “héraut”, gr. κῆρυξ (kērux), skr. kāruḥ “poète”, v. sl. jaču, rus. jačati, etc. Cette contraction dont la traçabilité est marquée à tous les stades dans le vocabulaire du basque, a abouti à bsq. ZINK-URIN “pleurnicherie”, mais aussi à v.h.a. singan, got. siggwan “chanter”, lat. cano, -ere “chanter” et, avec psilose du /s/ initial, onco, -āre “braire” et unco, -āre “grogner”, dit de l’ours, et “braire”, dit de l’âne (oncat asellus) ; gr. ὀνκάομαι (onkáomai) “braire” ; moy. bas all. anken, moy. irl. ong “gémir” ; gr. ἡι-κανος (ϝ/hēi-kanos) “qui chante de bonne heure”, “coq”, got. hana “coq” (à quoi M. 92 attribue « un présent /*kne/o / comme base »), lat. canēs, canis “chien”, gr. κύων (kúōn) “chien”, arm. skund “chien”, où apparaît la sifflante de /ZINK/ /sing/, lett. suntana “grand chien”, got. hunds “chien”. M. 92 reconnaît que « toutes les hypothèses qu’on peut tenter pour rendre compte de lat. /can-/ sont arbitraires. Mais le rapprochement de canis avec le groupe sûrement indo-européen de gr. κύων (kúōn) n’est pas rendu douteux par là. » CHANTRAINE, pour sa part, se limite à dire pour κύων (kúōn) : « Nom d’un animal i.-e., le mot a une flexion archaïque. » On sait que le chien fut domestiqué au Proche-Orient vers -10.000 ans, en Europe occidentale vers -8.000 ans av. J.C.
  De nombreuses formations du groupe de /XAR/GAR/ sont attestés dans les langues i.-e. : gr. καλέω (kaléō) “appeler”, bsq. GALDEGIN “demander”, GARIMA “clameur de femmes, d'enfants”, GARRASI “hurlement”, XARANGA “son de cornemuse, de dulzaina, etc.”, lat. carmen “cri d'appel aux dieux, sensé les toucher” (dans Æschyle, Iphygénie est baillonnée pour l'empêcher de le proférer lors de l'égorgement), lat. clamāre, gloria, gr. κλέος (kleos) “rumeur”, κλαἰω (klaíō) “pleurer”, κοραξ (korax) “corbeau”, κῆρυξ (kērux) “héraut”, skr. kāruḥ “chanteur”, etc.
  De même, les formes issues de /*ANGA/*INGA/ : bsq. HATS-ANGA “halètement”, HUR-ANGA “étranglement de rivière”, BES-ANGA “collet du bras entre coude et biceps”, PAL-ANGA “barre à mine”, LUZ-ANGA “escogriffe”, KURR-INKA “cri du porc”, ZURR-UNGA “ronflement”, etc. Lat. palagga “rondin pour déplacer les navires, levier”, de gr. φάλλαγα (phálanga) accusatif de φάλαγξ (phálanx) : 1º “ligne de bataille” ; 2º “rondin de bois” ; 3º “phalange de doigt” ; 4º “tarentule”. Pour Chtr. 1173 : « la nasale de φαλαγγ- [phalang-] pouvant être secondaire, on pose ordinairement /*bhol-ə2-g-/, à quoi répondrait germ. commun *belkan et *balkan, angl.-sax. bealca “solive”, c'est-à-dire /*bhe/ol-(ə)-g-/ . »
  Il semble qu'il n'y a pas lieu de couper ainsi la forme, les termes bsq. vérifient bien le composé en deux éléments distincts, dont le deuxième /*-ANGA/ renvoie à gr. ἄγχω (ánkhō), lat. ango, -ere “serrer, étreindre”, angustus “étroit, resserré”, anguis “serpent”, gr. ἔγχελυς (énkhelus) “anguille”, skr. áhiḥ, avest. ažiš “serpent”, bsq. SUSKANGELA/SUSKANDELA “lézard”, etc.
  Lat. anhēlō “haleter” et fr. exhaler (du féminin de anhēlus, *anhēla *alēna) pose à M. 34 une difficulté : « si un préverbe /an-/ existait en lat., on serait tenté de voir dans hālāre un ancien /*hansl-/ et couper an-hālāre. Mais pareil préverbe ne se retrouve dans aucun autre exemple net. » Or bsq. /HATS/ “souffle” /ANGA/ “étroit” présente une analogie structurelle éclairante pour tenter l'interprétation de anhēlō *ang-hālāre.
  PALANGA s'explique par /PALA/ “épieu, entrave pour porcs, etc.”, “traverses déchelles”, cf. lat. uallus “pieu, échalas, palis”, gr. ἧλος (ϝ/hēlos) de /*waslo-/*walso-/ (M. 712), confirmé par bsq. ILTZE “pointe, clou”, GILTZ “clé, verrou”, gr. κλείς (kleís), etc.
  Voir GARIMA, KARRANKA et ZARING(A).
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