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ZAIN/ZAI (1) : 1º “attente” ; 2º sens secondaire “surveillant, gardant gardien”. Qu’il ne faut pas confondre avec ZAHI “son, pélicules” malgré la confusion établie des dialectes occidentaux et Azk. II, 401.
  ZAI(N) NAGO “je suis (je demeure) en attente = je surveille”, d'où les nombreux composés : ARTZAIN et (B, G) ARTZAI “pasteur, berger”, ”, ITZAIN/ITZAI “bouvier” de /IDI/ “bœuf”, BEHORZAIN (Aezk.) “gardien de juments”, HERZAIN “gardien de la cité” = “policier” de /HERRI “pays, cité”,, etc.

  ZAI/ZAIN semble un déverbatif à aspect duratif, comme son synonyme ULHAIN “gardien”.
Cf. bsq. /JIN/GIN/GEN/ “venir” :

  futur : /JEIN/GEIN/JIEN/ formes dialectales (BN, Amikuze, Garazi) pour /JINEN/JINGO/ ;

impératif :
1º
HAIGU “viens (à) nous” : /H/ = désinence 2º personne du singulier + /(J)AI/ = “venir” + /GU/ = “nous” ; le /I/ cumule (amalgame) le /I/ de JEIN et la désinence de datif /I/ = “à” : BERRETERRETXE HAIGU BORTALA “Berteretche viens-nous à la porte”. XVIème S.
Variante (Amikuze) H-A-KIU pour H-A-KI-GU “viens (à) nous”.
2º
ZAUR/DI “venez” : /Z/ = désinence de 2º personne du pluriel “vous” (et singulier de politesse) + /(J)AI/ = “venir” + /DI/ = injonctif (impératif-subjonctif) qui doit être une contraction de l'auxiliaire être /AR/DI/ + /A/EN/ = conjonction de subordination “que” ; cf. gr. /ἄν/ (an) “id.”, comme /-θι/ (-thi) désinence d'impératif ἴσθι (isthi) “sois”, ἐσθι (esthi) “mange”, désinence que les grammairiens analysent comme une « ancienne particule » J. ALLARD et E. FEUILLÂTRE, Grammaire Grecque, 65 ; la même désinence à la deuxième personne du pluriel est /-(Z)TE/, gr. /-(σ)τε/ (-(s)te).
  /AR/DI/ en conjugaison périphrasique /H-ADI/ “viens” et N-ADI-EN “que je devienne” N-ARI-AN : IZAN NADIEN AMATUA “que je sois [IZAN]-devienne [NADIEN] mère”.
  Variante ZA(I)TO “venez”.
3º
TZAI “venez” ; en répétion, se dit au bétail : TZAI-TZAI et TXAU-TXAU “venez-venez !”, formes non rapportées par Azk. ni Lh.
  Expressions conservées en béarnais avec le même sens, et en... Croatie semble-t-il : PRRR- TXAU ! pour rassembler les brebis, avec les mêmes intonations d'appel qu'en bsq.

  On proposera pour bsq. ZAI/ZAIN “attente” comme base le verbe JIN/JEN/*JEI-AN/*JEI(N)AN /JAIN/ (le /j/ se réalise par /d/z/x/th/f/, etc.). Cf. bsq. JAI-O “naître, venir au monde”, skr. j̊ā́ḥ “naître” et j̊āyate “il naît” ; cf gr. γενός (genós), lat. nātus, skr. jánas, etc.

  Sous /JIN/GIN/GEN/, la langue moderne dit :

1º
JINENGOAN/JEINGUAN /JEIN/ = futur de “venir” + /-G/-KO/ = génitif de but + /A/ = pronom relatif anaphorique, qui reprend le segment /JINEN + -N/ = désinence d'inessif : soit “dans le (fait) qu'il vienne = en (attendant) qu'il (je, tu, nous, etc.) à venir” ou “en (vue) de la venue de”.
2º
NOR JIN ERE, litt. “quelqu'un venir aussi”, soit “(en cas que) que quelqu'un vienne”. Cf. Garazi : ZER GERTA-ERE, litt. “quoi survenir, advenir aussi”, c'est-à-dire “dans la perspective de quelque occurrence que ce soit”.

  Dans tous ces cas la prosodie du locuteur précise le mode et l'aspect du prédicat.

  Ainsi *JEINEAN (= JINENG-OAN, JINEN DELAKOAN) aura pu aboutir à /ZAI/ZAIN/ “attente”, “surveillant”, gr. προσδοκαν (prosdokan) de *δοκαω (dokaō) “attendre avec crainte ou espoir”, et δεχομαι (dekhomai) “recevoir, accueillir” et “attente” (Hom.).

  Autre rapprochement envisageable: pésents médio-passifs skr. cinute répondant à gr. τεινυμι (teinumi) *τινυται (tinutai) “observer, remarquer”, forme attestée dans l’épopée et « qui a pu donner naissance en grec à l’emploi de “châtier, punir” ; ce sens se trouve en tout cas bien attesté en skr. dans le présent thématique cáyate “venger, punir”». Chtr. 1121. Cf. skr. kaēnā “vengeance, haine” et gr. τοινη (toinē). Voir IHARDUKI et IRADOKI.
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