JO verbe-racine athématique
à la base d'une famille au polymorphisme fort :
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1º |
“moudre”, “dépiquer”. |
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2º |
“tisser”, en fait, il exprime
une opération qui précède le tissage proprement
dit, consistant à battre le lin ou la laine comme on battait
au fléau les épis des céréales ; le plafond
de la pièce d'entrée de la maison (l'ezkaratz)
est relevé plus haut que les autres plafonds pour permettre
cette activité. |
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3º |
“frapper, battre”. |
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4º |
“engager le jeu” (de pelote,
de boules, etc...), d'où avec la désinence
de génitif
de but /-KO/
JOKO (cf. lat. iocus, ioca
“jeu en paroles, plaisanterie”) et JOKARI “joueur”,
lat. iocarius, bsq. JOKO-LARI
“joueur” et lat. ioculor, aris
« qui verbis iocatur »
; M 322 une autre racine est possible pour les formes latines : lit.
jūktis “rire”,
jụ̄kas “plaisanterie”,
cf. bsq. JAI “joie, fête”. |
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5º |
“sonner (l'heure)” en
parlant de clocher, de coq. |
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6º |
“jouer d'un instrument de musique”. |
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7º |
“se réduire, se résoudre”. |
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8º |
“entreprendre une action”.
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9º |
“prendre une direction, un itinéraire”,
“se diriger”. |
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10º |
“copuler”, JOKATU/JOTU
“saillir”, JOA “(femelle) saillie”,
JO-ALDI “union sexuelle” et en parlant d'animaux
“une saillie”. |
Survivent des formes verbales archaïques, plus ou moins spécialisées
dans un des domaines sémantiques signalés ici.
Bsq. JO et gr. ἵημι
(ϝiēmi) “envoyer, lancer, émettre (un
son)”, etc. (Hom., ion.-att., etc.), se superposant morphologiquement
et sémantiquement
car il y a (Chtr. 548) « un parfait
dialectal [qui] doit continuer une vieille forme à vocalisme /ō/
avec le moyen ἕωμαι
[ϝéōmai] (Hdt., etc.), plus l'actif ἕωκα
[ϝéōka] (Zénon). Le mycén. semble fournir
des exemples de iyesi =ἵενσι
[ϝíensi] et peut-être ijeto
= ἵετο (ϝíeto).
»
On peut donc rapprocher bsq /JO/
gr. /ἵν-/ (ϝín-),
bsq. /JOKA/
gr. ἕωκα (ϝéoka),
bsq. IXO “moudre” (le grain) et mycén. ijesi.
Voir EHO/EHAI/EHAITEN,
EHUN, EHULE,
EHUNDU, EHAINDU/(H)EBAINDU. |