IK(H)US-I/IKUS-I “voir, apercevoir, distinguer
les objets par la vue”, “observer, être temoin de”,
“examiner avec attention, considérer”, “s'enquérir,
goûter, choisir”, “apprécier, évaluer, juger”,
“sentir, mettre à l'épreuve, essayer”, “fréquenter,
visiter, inspecter”, “venir en aide”, “avoir l'autorité
de, la compétence de, le pouvoir de”, en usage d'adjectif “être
renseigné, savoir, être poli, respectueux”, etc... La voyelle initiale /i/e/ tend actuellement à être de règle, elle est facultative chez les “vieux basques” La forme comporte peut-être un augment /e/i/ préfixé et une sorte de voyelle thématique /i/ suffixée, désinence de passé. C'est donc un aoriste conformément aux origines du verbe i.-e. qui sert de base à tout le système de ce verbe (fort) trinko = à conjugaison synthètique partielle. Le procès aurait commencé par être perçu d'abord comme achevé, d'où la forme de passé, mais le sens est, en fait, un présent : l'idée verbale pure. C'est la base du système verbal bsq. encore dans la langue moderne. EKUS serait indéterminé, EKUSI “déterminé” Azk. 231. Le doute sur la réalité de l'augment vient de l'examen de la racine: /*oku-/*eki-/, cf. bsq. BEGI “œil”, dont le /b/ initial de /B*E/I/ “deux” semble indiquer une forme de duel, soit /BI-/ + /EG-I/ ![]() ![]() Le parallélisme des formations apparaît : bsq. BEGITARTE “visage”, litt. “l'entre yeux” et gr. μέτωπον (métōpon) “visage” et “au milieu, parmi les yeux” ; bsq. AURPEGI “visage”, litt. “l'avant yeux, devant yeux” et gr. πρόσωπον (prósōpon), skr. prȧtīka “visage” et “devant yeux”, etc. Le /ī/ long du skr. īkṣate et de la forme bsq. I/E-KUS laissent supposer l'existence d'un augment amalgamé à l'initial /o/ de la racine (en l'absence de notation dans le bsq. -au stade actuel des études- d'accent et de quantité). Un autre verbe bsq. désigne la notion de “regarder, voir” : SOIN de SO-EGIN ; or, d'après Chtr. 812, « le plus archaïque des noms de l'œil [serait] le duel ὄσσε [óssē] dans Hom., avec le verbe au singulier et l'adjectif, généralement au pluriel ; après Hom. génitif ὄσσων [óssōn] (Hés., Æsch.), datif ὄσσοις et ὄσσοισι [óssois, óssoisi]. » Lat. gustus, gr. γεῦσις (geũsis), got. kiusan, skr. juṣéte “gouter, choisir” et leurs dérivés : got. kustus, gr. δοκιμή (dokimḗ) “essai, épreuve”, v. pers. daušta “ami”, skr. josáyate “il prend plaisir”, etc. ont pour base /KUS/IKUS/. Il faut rappeler que l'augment était encore facultatif chez Hom. Voir JAKIN, IK(H)AS, OHAR. La correspondance des flexions verbales apparaît avec ce verbe à conjugaison partiellement synthétique : Z'EN-KUS-EN “il/elle voyait”, Z'EN-KUS-AN “elle vit (que)” amalgame de /EN/ et /AN/. Cf. gr. κοᾶσαι (koāsai), εκόσεν (ekóēsen) “elle s'aperçut que...” ; εὐρυκοõσα (eurukoõsa) “celle qui s'aperçoit de loin”, épithète d'une déesse marine (Euph. 112) Chtr. 551. Cf. bsq. URRU-UN/URRU-TI “loin”. |
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