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JAKI/JAKIN “savoir, apprendre”.
  Correspondances hypothétiques : gr. parfait à redoublement δε-δάηκα (de-dáēka) “j'ai appris, je sais”, participe δε-δαηκώς (de-daēkos), du verbe gr. διδάσκω (didáskō), Chtr. 278. Le centre du système est le thème /δα-/ (da-) qui, chez Hom., avec un suffixe /η/ (ē) donne le futur δαήσεαι (daēseai) “tu sauras”, aoriste ἐδάην (edáēn), etc. Avec un suffixe /-σκω/ (-skō) à valeur factitive et itérative on a διδάσκω (didáscō) “enseigner, faire savoir” Chtr. 278. La gutturale /k/ de bsq. /okw/ “voir” s'est amuïe dans gr. διδάσκω (didáskō) “enseigner”, mais pas dans δέχομαι (dékhomai) “attendre, recevoir” = EDUKI.
  Du thème /δαη-/ (daē) a été tiré δαήμων (daḗmōn) “qui sait, capable, expérimenté” et δαημοσύνη (daēmosunē) “la qualité de celui qui a le savoir”. On peut noter l'identité de ce suffixe en grec et en basque pour exprimer l'abstraction d'une qualité, cf. EDER “beau” et EDER-TAR-SUN(A) “beauté”, χόρη (khórē) “jeune” et χορησύνη (chorēsúnē) “jeunesse”.
  Les formes nominales tardives présentent le redoublement du présent : διδάσκαλος (didáscalos) “celui qui enseigne, maître d'école”. Ce suffixe aussi est analogue au basque /-LE/ à valeur d'acteur, d'agent (cf. JO “frapper” et JOILE “frappeur”, ERRAN “dire, parler”, ERRAILE “diseur, parleur”). Les linguistes ne sont pas d'accord sur la racine de ces formations. Depuis les études de Brugmann sur ce groupe on a posé un thème /*dṇs-/, i.-e. /*deusos/ = skr. dáṃsas- “pouvoir miraculeux, exploit”.
  Sur le point de vue de BRUGMANN, des doutes fondés sur la phonétique et le sens ont été émis par WACKERNAGEL et LASSO DE VEGA, CHANTRAINE 274 s/δήνεα (dḗnea). Le gr. δοκέω (dokéō) “penser, admettre que, prétendre”, δοκεῐ μοι (dokei moi) “il me semble, je crois que” et le lat. doceo, qui est causatif, “faire admettre, enseigner” sont en rapport « hors de contestation », (Chtr. 291 s/δοκαω (dokaō) “s'attendre que”) avec les thèmes δέχομαι/δέκομαι (dékhomai/dékomai), dont ils sont des déverbatifs “attendre, accueillir, recevoir...”, le bsq. EKUS, IKUS “voir”, racine i.-e. /*okw/ “œil”.
  IRA-DOKI “provoquer” ? (Azk.) “réagir, montrer que” (Estérençuby, etc.).
  ERA-KUS “faire voir” : ERA causatif ; IKAS “apprendre”, IRA-KAS “faire apprendre”, IRA/ERAKASLE = διδάσκαλος (didáskalos) “celui qui enseigne”.
  BEGI “œil”, sans doute un duel : /BE/ = /BI/ “deux” (cf. BEHATZ “pouces”, BELAUN “genoux”, etc... des paires). Le verbe BEGIRA-TU “observer, regarder, conserver, attendre” dont les formes contractées : BEIRATU “garder, conserver”, BEHATU “regarder, attendre”, BEIRAN “en attente, à l'écouter”, BE(I)RANDU “(s')attarder”, BEITU/BITU “attention !, prendre garde”, etc. En fin de compte /*ϝeid-/weid-/ videō, etc...
  JAKIN gr. δανκώς (dankṓs) = état de celui qui a vu, IRA-DOKI = montrer à l'autre (opposition, une résistance). L'interprétation de BRUGMANN semble bien être hors de propos.
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