Si un moteur de recherche n'a sélectionné que cette page coupée du reste du service, cliquez sur le bouton Pour accéder à tout le site web ETCHAMENDY.com
IDOKI/IDEKI : 1º idée générale, dans l'euskera actuel, d'“ouverture”, “ouvrir” et même de “sortir, faire sortir” le bétail, “arracher” des navets, betteraves, etc. (Lantabat, Beyrie-sur-Joyeuse) : ATHEA IDEK “ouvrir la porte” ; 2º le sens premier, semble-t-il, que la morphologie suggère ainsi que l'acception rapportée dans certains textes (ARRANUAK BORTIETAN) [*] et des annonces figées de jeu de cartes, serait : “montrer, révéler, dévoiler, voir”. En Garazi : 1º “ouvrir, (s)’ouvrir” = “se confier”, “sortir” ; 2º “arracher” des navets, etc., “extraire” une dent...
  Le /I/ initial pourrait être un augment, le radical verbal est /*DOK/, comme dans lat. doceo, -ēre, gr. διδάσκω (didáskō) et gr. δοκέω (dokéō), lat. decet, decēre “sembler, apparaître”, etc., suffixé
de /I/ désinence primaire à valeur de thématisateur verbal.

  Au centre de tout le système on a /*okw-/ “œil, voir”, ensuite les sens de “réputation, gloire”, “attente adéquation, adaptation, conformité, qui convient” sont des développements de l'idée de “paraître, apparaître, qui se voit”, etc. Les idées de voir et d'attendre sont liées bien souvent : bsq. BEGI “œil” (duel /BE/ + /*okw-i /) BEGIRAN/BEIRAN “en observation, en attente” et BERAN-DU “(s)'attarder” le composé BERANTETS-I “attendre jusqu'à s'impatienter, se morfondre” ; BERANDU = gr. προσδοκαν (prosdokan), got. beidandan, etc. On voit comment la fameuse racine i.-e. /*weid-/, qui n'a plus la trace de /*ok-/, est partout rattachable à /*ok-/, /DOK-/.
  Cependant, le /D-/ de /DOK-/ dans bsq. IDOK, lat. doceo, gr. δοκέω… reste à expliquer : la prononciation IREKI existe en euskera, /IRA-/ERA-/ est un morphème de factitif /E-RAZ-I/, verbe désinencé /-I/ ; cf. ERAKUS “montrer, enseigner” et EKUS-ERAZ-I “faire voir”. Nombre de locuteurs de l'euskera contemporain confondent IDOKI “ouvrir, faire voir” et EDUKI “posséder, avoir” de la racine /*UK-/ “main”.

  Autre hypothèse : Forme verbale probable à préfixe /*ID-/ et suffixe de désinence primaire /-I/ sur radical /*OK-/ “œil, vue” : soit “mettre en vue, faire voir”. Cf. homologie de gr. ανοιξαι (anoixai) “ouvrir”.
  Problème du “préfixe” /*ID-/ ? ou /*ED-/ ? dans EIJER/EDER “beau”, il s’agit d’un radical /*weid-/ “voir, apparaître,...” suffixé d’un suffixe d’agent /-TER/-DER/, cf. gr. ειδαλιμος (eidalimos) “à la belle apparence, belle allure” ; cf. gr. εἶδος (eĩdos) “aspect, forme” et bsq. EITE “ressemblance” qui ne dérive pas de EGITE (Lh. 230) comme l’homophone “cours, prix” du Roncal.

  ID-OK-I serait une forme intensive redondante = “visualiser, rendre évident”, etc. Bsq. EGOKI “convenable” à alternance /g/d/ pour différenciation ?
Voir IRADOKI, IHARDOKI.

[*] « ENI ANAIAK IGUARRI LETERA BATEZ GORAINTZI...
  « JAKIN DIALA BAI BERRI BANABILELA ANDEREKI
  « UTZI DITZATEN ANDERIAK ZER NAHI DITAN IDOKI ! »

« Mon frère m'a adressé salutations par lettre…
Qu'il a appris (de mes) nouvelles : que je fréquente les demoiselles
Que je dois cesser de fréquenter les demoiselles : que puis-je en attendre donc ! »
Retour à la liste des mots du lexique
commençant par I