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AIUT, AYUT, AIUTA, AIJUTA, AYUTA : ensemble de formes très employées (BN). Azk. 21 : « “lavativa”, debe de ser el castellano “ayuda » ! Ce sens est rapporté par LHANDE se référant à Azk. 23 : « lavement et seringue à lavement ».
  Nous confessons ne l'avoir jamais entendu avec cette désignation, qui peut effectivement être d'un développement sémantique logique : idée d'“expulsion” brutale.

  AIUT “vite” mot français sans étymologie, Larousse T. III, Moreau et Cie 1966. BIDE TXAR HUNTAN HOLAKO AIUTAN ! “sur cette méchante route à une telle vitesse !” entendu à Lantabat suite à l'accrochage entre deux automobiles, 2004.

  AIUTA : “vitesse”, mais l'idée principale est celle de violence, furie, énergie agressive, vigueur et rapidité dans l'action, et brutalité ; “remontrances véhémentes assorties de menaces”, “propos violents”, “gestes brutaux” ; “congédier quelqu'un de son poste de travail”, “mettre à la porte”, synonyme FUERATU (cast. fuera “hors”) : HITZÑO BAT IGAAN ETA NAUSIAK AYUTATU ZIZIN “après avoir échangé un petit mot (de trop) le patron le vira” (Beyrie-sur-Joyeuse) ; BEGO HORTAN... BESTEÑEZ ATXUAK AIUTATU-KO GITZAK SARRI “arrêtons là (de boire) sinon la vieille va nous flanquer dehors (de la maison) bientôt” (Saint Palais).

  Rapprochement : A. MEILLET, 14, dans l'article æuus “temps” dans la durée : « le latin conserve ici, sous forme d'un dérivé en /o/ qui se retrouve dans got. aiws, le nom i.-e. de la “durée” (en général la longue durée, la durée sans limite) ; ce nom était de la forme /*ā́yu/, /*yu-/ et comporte des suffixes de dérivation variés. Le véd. offre ā́yúh̥ (masculin) “génie de la force vitale” avec les dérivés ā́yúhͅ, génitif, ā́yuṣaḥ (neutre) “force vitale” et un locatif āyuni (même sens), ce qui est sans doute le sens le plus ancien du mot, si, comme l'a proposé E. BENVÉNISTE, BSL 33, p. 103, il faut en rapprocher les mots de type iuuenis (de /*yu-uen/), avec le degré zéro de la racine devant le suffixe de dérivation, comme il est normal ». [bsq. degré plein A(D)INEAN, c'est-à-dire épenthétique “jeune, dans (la force) de l'âge”] cf. AIN/ADIN “même âge que”, “autant que”.

  Cf. gr. αἰών (aiṓn) “force vitale, vie, durée, éternité” (Hom., Chtr. 42). De son sens premier “force vitale” rapproché de ψυχἠ (psuchē) “l'âme”, αἰών (aiṓn) est passé au sens de “durée de vie” (tragiques), “génération, durée”, “éternité”. Cf dans le Credo bsq. BETI IRAUN-EN DUEN BIZITZEAN “[je crois] à la vie qui durera toujours” dont /BETI/ et /IRA-AUN/ ( factitif /IRA/ + /AUN/AIN/ “durer”) se relient à la racine /*āyu/. Bsq. en conjugaison synthétique D-IRA-AU-EN “qui dure”.

Voir BETI, IRAUN, ADIN, AIÑ.

  Cf. lat. uīs, uim, féminin ; pluriel uires, génitif uirium : “force” (en action, ce qui explique le genre “animé” du mot), en particulier force exercée contre quelqu'un, uim afferre aliquī, etc., d'où “violence” (sens ancien) et même “viol”. (sens secondaire) “quantité, nombre. Le pluriel uīrēs de sens concret, désigne “les forces” (physiques) et par là “les parties sexuelles de l'homme”. MEILLET 740 : « Au sens de “force”, la langue homérique a des formes correspondantes à uīs : (ϝ)ἴς [ϝís] à uis, (ϝ)ῑν´[ϝīn'] -devant voyelle- ; en réalité, ϝῑν [ϝīn] au singulier, à uīm, et la forme adverbiale (ϝ)ἶφι [ϝĩphi] ] [...]. Pour /ϝ/, noter la glose γισ · ἰσχῡ̓ς [gis · iskhūs = “force physique, force, force du corps”]. [...] le sens de skr. váyaḥ est “force vitale, force jeune”, véd. ā́yuh̥ “génie de la force vitale, etc.” ».

Voir GIZ-, AZKAR.
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