| LAP(H)UR/LAPUR voleur, pirate ; toponyme 
        LAP(H)URDI labourd, alias Pays de pirates 
        ; ITXAS-LAP(H)UR pirate marin. Les deux termes 
        LAP(H)UR et LAP(H)AR sont formellement proches 
        et recouvrent l'idée générale d'accrocher 
        : poix, cire, tique, ronce, vol. Les deux sont composés des deux 
        mêmes élèments : 
 Ces mots et bien d'autres doivent remonter à l'indo-européen et ne sont manifestement pas issus du seul laboratoire grec. Leur présence dans le basque est difficilement attribuable à l'emprunt. Du reste dans le registre LAP(H)UR  gr. φόρ (phṓr)  lat. fur  gr. λάφῡρα 
      (láphūra), tardif, dépouilles de l'ennemi, butin, 
      λαφυρέω 
      (laphuréō) piller. Chtr. 623 : « suffixe /-υρος/ 
      [-uros] (!) ajouté à un radical /λαφ-/ 
      [laph-] que l'on retrouve, d'une part, dans εἴληφα 
      [eilēpha] de λαμϐάνω 
      [lambánō] prendre, de l'autre dans le composé 
      sigmatique ἀμφι·λαφής 
      [amphi·laphḗs] qui s'étend, vaste [...] On 
      pose /*labh-/ et on rapproche skr.  
      lábhate saisir, et quelques 
      appellatifs baltiques, par exemple lit. lōbis 
      trèsor, richesse (de l'i.-e. /*labh-/), 
      etc. » Cf. bsq. LAP(H)UR-LISTER, Azk. : 1º p. 526 « ladronzuelo, ratero », larron, chapardeur, luron ; 2º p. 549 « inclinación », inclination. LISTER/LIXAR filou, mauvais sujet, Lh. 682 bâtard, plante adventice. LISTERKERIA, Lh. 652 s/LAPUR réunion de voleurs. À ces formes basques répondent : Gr. λῃστήρ (lēistḗr) brigand notamment pirates. Gr. λῃστειρα (lēisteira) de brigand dit notamment de vaisseau. Gr. λῃστήριον (lēistḗrion) bande de brigands, bateau de brigands, repaire de brigands. Gr. ληϊστος (lēīstos) que l'on peut enlever. Gr. λεία (leía) de *ληΐᾱ (lēiā), dor. λᾴα (láia) butin, mycén. rawijaja des captives, ληΐᾱς (lēías) captive. « Pas d'étymologie. » Chtr. 626. Cf. bsq. LEIA, Azk. 538 : 1º désir, anxiété, envie, affection ; 2º hâte ; 3º envie, essai, désir ardent. Dérivé de LEHI/LEI vouloir, variante de NAHI, cf. gr. λω̄ (lō), λῃ̄ς (lēis), λῃ (lēi), de /*wlē/*wleə1 / tourner  lat. uelle vouloir, gr. 
      (ϝ)έλδομαι 
      (ϝéldomai) désirer, souhaiter. L'acception Nº 2 de AZKUE pour LAP(H)UR-LISTER, « inclinación », inclination, nous confirme dans l'idée que bsq. LISTER et LISTERKOR facile à entraîner, LISTERRERI filouterie, LISTERTU s'attacher à une personne ou à quelque chose, LISTERTASUN propention à, inclination à signifient approximativement convoitise, convoiter, désirer, etc. Et renvoient bien à LEHI/LEI désir, volonté, suffixé en /-TER/ à valeur d'agent/d'instrument. Ainsi l'énigme de Chtr. 626 : « pas d'étymologie » pour λῃστήερ (lēistḗr) trouve solution, nous semble-t-il,  λω̄ (lō), infinitif 
      λη̄ν (lēn) 
      vouloir. Du coup la racine i.-e. posée 
      par Chtr. 623 /*labh-/ (s/λαμϐανω 
      (lambanō) prendre), déduite de skr. labhate 
      saisir, lit. lōbis 
      trèsor, pourrait s'interpréter comme un composé 
      de deux formes verbales : λω̄, 
      λῃ (lō, lēi) désirer 
      et ἔφῦν (éphũn)  /*bhũ-/ 
      croître, devenir, devoir, lat. fuī, 
      angl. to be, all. beo, 
      etc., soit approximativement à désirer, convoiter ?. 
      Certes la construction (théorique) peut paraître téméraire, 
      mais il n'est que de se rappeler les maquillages qui masquent aux yeux des 
      analystes les éléments contenus dans bsq. LIZ/LITZ 
      s'il était, LIZATE il serait, LEIO 
      (LEGIO) lui ferait, qui contiennent tous le verbe impersonnel 
      LEHI/LEI (cf. angl. will,  
      shall), d'une part, et les formations comme 
      BIZAR barbe  /BI/ devoir + /ZAR/ (TZARRASTU) gratter, 
      BEHOR jument, surnommée parfois la porteuse, 
      qui procède de /BE/ devoir et /HOR/ (φορειν 
      [phorein] porter), lat. forda 
      pleine. Cf. BEGO, BIHOA, BEDI, BERRA 
      qu'il parle (Axular), etc. Voilà quelle pourrait être 
      la base de bsq. LAPA saisir, accrocher, bsq. LAP(H)UR, 
      gr. λαμϐάνω, 
      λάφῦρα 
      (lambánō, láphũra), et même mycén. 
      rawijajā captives, 
      lat. lubet, impersonnel,  mihi libet j'ai envie de  il y a désir à moi de, lubīdō/libīdō 
      désir, envie, osque loufir 
      uel (différent de 
      osque loufir liber 
      = bsq. ILER/ILHER  d'une autre racine, bsq. /LER-/LEIR-/ couler, 
      cf. LERA, LEIZE, LERINDE...). Bsq. LAP(H)UR/LISTER est donc probablement une hyper-redondance comportant deux fois l'auxiliaire LEHI/LEI désirer, convoiter. | ||||||||||||||||||
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