KOSKOL, KOSKOIL, KUSKUL : 1º tout objet de forme
arrondie, voûtée : HARRI KOSKOL blocs erratiques
à formes de galets plus ou moins lissées par le glacier,
HARRIZKOL graviers d'eau à formes arrondies ;
2º grelot ; 3º plantes à
cosses arrondies (légumineuses, scrofuliariacées, etc.)
contenant des graines qui à maturité sonnent comme des grelots
: KASKOL (béarn. cascaoul)
cytise rempant, bot. Cytisus decumbens, famille des Fabacæ,
violemment toxique pour le bétail qui peut en mourir (acide cyanhydrique)
; KASKAEL rhinanthe, crête de coq (cast.
cascabel grelot), bot. genre
Rhinantus, famille des scrofulariacées des prairies
dégradées (synonyme KURKUBI) ; KUXKUL-LILI campanule,
bot. famille de Campanulaceæ ; KOSKOIL yeuse,
bot. Quercus ilex, ainsi dénommé en raison des noix
de gale qui s'y forment (KUXKUL), etc. ; 4º noix
de gale ; 5º testicule. L'ensemble de la famille KOSKOL, KOSKOIL, KUSKU, KUSKUL, KUSKULLU semble dériver de (H)OSKOL ( ![]()
Les formes et les sens portent à croisement : KUSKUL “boucle”, KUZKUR “frisé, cloque des arbres fruitiers”, skr. ulaka “boucle”, etc., car la racine des deux groupes est la même *kwo / el-/*who / el-/ “tourner”. Correspondances hypothétiques : gr. ὀσχή (oskhḗ) “scrotum, bourses”, sans étymologie claire. Gr. κολεόν (koleón) “gaine, fourreau”, “étui” ![]() Lat. culleus, cūleus, cūleum “sac de cuir, outre”, d’origine étrusque (M. 155), et cūlus “cul” ; cf. irl. cúl, gall. cil “dos”, prākr. kūla “en arrière garde” ?, sl. kyla, bsq. GIIL/GI(B)EL “le derrière, derrière, dos, l’envers” (à distinguer de GIEL “foie” homophone). GI(B)EL : de la racine /*kwe/ol-/ “tourner” = culus ; et GIEL de /*ghol-n/ [bsq. HORI/HOLLI “jaune”] “bile, fiel”, “foie”. Gr. σκῡλα (skūla) “dépouille, armes enlevées à l’ennemi abattu”, “butin” ; gr. σκῡτος (skūtos) “peau travaillée, cuir”, lat. cutis, avec voyelle brève, “peau”. Chtr. 1025: « étymologie peu claire », i.-e. /*kūti/ ![]() Bsq. (B) OSKOL se dit des végétaux secs (Azk. 138) et on en rapprochera le gr. σκέλλομαι (skéllomai) “se dessécher, se durcir, s’épuiser” et à l’actif “sécher” ![]() P. CHANTRAINE 1013 : « cette famille présente une alternance archaïque : thème I /*skel-ə-/, thème II /*skl-eə1-/ ![]() ![]() Le lat. cōleus “ὄρχις (órkhis), testis, testiculus”, semble toutefois désigner un autre objet dans Cicéron (M. 131) et peut faire revoir notre étymologie de KOSKOIL qui serait une forme redoublée, avec dissimilation, d’un radical /KOL-/KOIL-/, toujours de la racine i.-e. /*kwe/ol-/ “tourner”, “arrondi, boule”, etc. ? Voir EZKIL et AHUL. |