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IXIL/IZIL : 1º “silence, silencieux” ; 2º “discret, modeste, calme, tranquille”. Cf. la chanson :

  « IXIL-IXILIK DAGO KAIA BAZTERREAN
« UNTZI XURI POLLITA HURAREN GAINEAN »
 
  “Tout calme se tient au bord du quai
“la jolie petite barque blanche sur l’eau”
  On pense à lat. sileō “être silencieux, (se) taire”. M. 625 : « d’après les emplois anciens ou conservés par la poésie, il semble que le verbe ait désigné à l’origine moins le silence que la tranquillité, l’absence de mouvement et de bruit. » Une racine /*sil-/ serait impossible en i.-e. et le /l/ est donc suffixal, i.-e. /-lo/, bsq. /-LE/, ce qui réduit la base à /si-/ /*si-lo-s/ (MEILLET). Ce /*si/ pourrait être un thème II réduit thème I /*sei-/sai-/ ?? Or le bsq. offre /ZAI/ZAIN/ “surveillant, gardien”, “qui attend, espère”, voir ce mot. On aurait /*ZAIL-/, équivoque car ZAIL “corriace, dur” est homophone, donc la différenciation voudrait /SIL-/ et le /i/ initial serait un augment ? IZIL. Plausible, mais indémontrable par défaut d’attestation.
  Cf. gr. σîγα (sîga) avec le /î/ long (thème I ?) “en silence, doucement”, adverbe à comparer à bsq. (I)XILKA “en silence, sans bruit, clandestinement”, σιωπάω (siōpáō) “se taire, ne pas faire de bruit, garder le silence, taire quelque chose, faire taire (au moyen)”, rattaché à σîγα (sîga), Chtr. 1008. L’étymologie de l’ensemble est considérée obscure.

  Le basque a un IXI “clin d’oeil”, “laps de temps très court” sans doute de HETSI “fermer”, ITXI dans les dialectes occidentaux, qui serait suffixé /-LE/ et nous suggérerait IXIL(E) “qui la ferme (la bouche)”, ce qui correspond au geste universel du pouce et de l’index mimant la fermeture pour signifier “ne parle pas !”, “secret”, etc.
  Ici, la correspondance apparente nous conduit à hitt. i̊šḫiya- “lier”, qui suffixé /-ul/ (/r/, /*l/ donne i̊šḫiul “lien, engagement”, Bvn., Origines, 41. Dans cette hypothèse, le latin aurait perdu la voyelle initiale pour donner sileō (aphérèse) : cf. i.-e. /*we/ /*wl̥nā/*welə-nā/ lit. vîlna, got. wulla, all. wolle, bsq. ULE (B)/ILE “laine” et gr. dor. λᾶνος (lãnos), lat. lanā. Ou bien de la même racine lat. uolō “vouloir” et gr. λῆν (lēn) “vouloir”, bsq. LEHI “désir, volonté”. De la base bsq. /HUR-/L-/ “eau” lat. lauō “laver, baigner”, lixa “lessive”, bsq. LATSA “lessive”, gr. λοετρόν (loetrón) “bain”, pour analogie d’aphérèse.

  À rapprocher encore de bsq. IXIL “silence” bouche cousue” , de hitt. i̊šḫiul “lien”, les formes bsq. ZILDAI (Azk. II, 440) “collier, entrave”, ZILDI “fermeture de collier du bétail”, XE/XALDI “gerbes nouées de GUKUL (inflorescences du maïs)”, XILDERATU (Azk. II, 248) “faire un nœud au bout d’une corde”, XILDRATU (Estérençuby) “nœud à double boucles des lacets d’espadrilles de danse, des nœuds-papillons”, etc. ; XILUXTRE (absent de Azk.) “nœud à boucle simple”, dénouable facilement, de lacets de chaussures, et s’opposant à KOROPILO “nœud fermé” bloquant sans boucle. M. 673 s/taceō “(se) taire” : « les mots signifiant “se taire” ont en général une faible extension et résultent de développement de sens récents . »

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