IDOR : 1º “sec, aride, sans humidité”
; 2º nombreux sens secondaires “rigoureux”, “dur
de caractère”, “impitoyable, cruel”, “stérile”,
“constipé”, “terre ferme”, “argent
liquide (!)”, etc... Synonymes ES̄AR/EXAR, IGAR/EIHAR,
LEGOR/LEHOR, XUKU. L’initiale /i/ pourrait être un augment et /–DOR/ une racine verbale athématique, la forme serait un aoriste, base d’une bonne partie de cette famille de mots : cf. ZORTZE/ZE “fond de panier” TXORRU “grenier, sèchoir à grain de moulin”, dépourvus de cette initiale. IDOR sigifie également “terre” en langage de marins comme lat. terra, M. 688, “la sèche”, qui précise : « il n’est pas impossible non plus de rattacher terra à terreo et d’y voir un ancien épithète, proprement “la sèche” ; on partirait alors de /*ters-ā/ .... ». Voir ZORTZE . Lat. torreō “faire sécher, dessécher”, causatif de /*ters-/ “sécher”, v. isl. þerra, v.h.a. derran “sécher”, gr. ξηρός (xērós) “sec”, τερσαινώ (tersainṓ) “je fais sécher”, ταρσος/τρασιᾶ (tarsos/trasiā) “claie” ; bsq. IDORTZEN “sécher”, ZORTZE “planche de fromage, fond de panier”. M. 697 : « La racine a souvent servi à indiquer la notion de “soif” pour laquelle le latin recourt à sitis : skr. tṛṣyati “il a soif”, tṛṣṇā “soif”, etc... » Bsq. EGAR “soif”, EGARSU “assoiffé”, EGARRI “soif et assoiffé” et EIHAR /IGAR “desséché”, avec consonnes /t/g/ occlusives d’arrière et d’avant qui se substituent. Le bsq. /GAR/ “flamme, feu”, lat. carbō “charbon éteint” pourraient représenter la forme la plus ancienne à l’origine des autres dérivés, y compris, peut-être, du groupe κάιω (kaíō) ”brûler, mettre le feu à, cautériser”, avec aoriste ancien ἔκηα (ékēa)[bsq. (E)KEA “fumée”], aoriste att. ἔκαυσα (ékausa) [bsq. IKATZ “charbon”], καυτήρ (kautēr) “celui qui brûle”, bsq. KAUTER “étameur” itinérant, Auvergnat qui visitait les fermes pour vendre ses services, “beret” d’étameur, ils allumaient un feu pour leurs opérations. Comme /r/l/u/ peuvent se substituer : bsq /GAR-/ ![]() De même les groupes de lat. āreō “être sec”, ardere “brûler” ; de tokh. A āsar“sec”, de skr. ā́saḥ “cendre” [bsq. HAUTS “cendre”] ; de gr. ἀζαλέος (azaléos) “sec”, bsq. EIHAR-/IHETU “flétri, fané”, peut-être de /*IHERTZ/ ; bsq. IXA: 1º) “brûler”, 2º) “éruption” cutannée (Lh. 559), etc., doivent pouvoir se relier à /GAR-/. Une piste plus compliquée : cette forme semble suffixée comme agent /-DOR/ pour /-TER/ et le radical pourrait avoir être /ID-/ “?”, soit ID-DOR ![]() Correspondances hypothétiques : skr. ȧdhaḥ et i̊dhmȧh “bois à brûler”, inddhé “il s’allume, il enflamme” (troisième personne du pluriel indhaté), gr. αἴθω (aithō) “je brûle” et ἰθαρός (itharós) “clair”, v. angl. ad- et v.h.a. eit “bûcher”, gr. αἰθήρ (aithḗr) “éther”... bsq. ATHER-BE “abri” et ATHER-I “sortir de l’abri”, ATHE(R ?) “porte” (le feu se faisait au seuil de l’abri), et gr. αίθουσα (aíthousa) [sci. στοά (stoá)] “portique extérieur”. IDOR serait un composé /ID-/ pour /IN-/ “feu, (qui est) allumé” + /-DOR/ pour /-TER/ suffixe d’agent et signifierait “qui s’enflamme, qui est apte à faire du feu”... originellement, tandis que le synonyme approximatif LEGOR/LEGAR “sec” et “gravier” dérive de la racine /*LAG-/*LEIG-/ (gr. λειπω (leipō) “abandonner”) soit “dépôt, sédiment”. Cf. lat. ædēs “foyer, pièce où l’on fait le feu” qui repose sur un radical /*(a)idh-/. MEILLET, 10. Voir LEGOR. |
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