(H)AURRI “faible, débile, diminué”,
“vide (appartement, chambre)”, “délabré,
démeublé”, “bicoque, maison qui n'a que
les murs et le toit”, “faible (de santé)”. AURRITU “(s)'affaiblir, fléchir”, “dépouiller, dépérir, (se) vider, (se) réduire, baisser”. Dérivés : UXTURO “épuisement” ; UXTURATU “vider entièrement” ; UZTEI “besoin pressant” ; UZTAI “arceau, voûte, cerceau” ; USTE “collier, cerceau, bracelet” ; USPEL ( ![]() Nous pensons que les mots (H)AURRI, HURRI, ZUHUR, AUHER/AUPHER, HUSTU, HER-TU, HARRO, HERRUTZE, HERRUN, HARRULTZE, HAR-TU (voir ces mots) sont de la même famille qui doit être distinguée de celle de EROAN/ERHOAN/ERAMAN “porter, amener, emmener”. Voir ce mot. L'essai de comparaison externe pour (H)AURRI nous mène à lat. uās, uāsis, uāsum “vase, récipient (à liquide)”. Lat. uastus “ravagé, dépeuplé, désolé”, “désert” évoquant facilement l'idée de grandeur “qui s'étend au loin”. Irl. fás “vide” et v. sax. wosti, v.h.a. wuosti “vide, désert”. De la racine i.-e. /*wās-/, d'autres dérivés avec d'autres suffixes : lat. uānus de /wās-no-/ et uascus “inānus”. Lat. uacō, -āre “être vide” (absolu), “être vide de” et ablatif. Uānus, got. wans, v. isl. vanr “manquant”, skr. ūná- = avest. ūna- “qui manque de , incomplet”, arm. unayn “vide”, gr. εὖνις (eunis) “privé de”, gr. ἐτος (etos) “sans raison, vainement”, (ϝ)ετώσιος (ϝetōsios) “vain, inutile”, αὔτως (autōs) “vainement”, got. aups “désert”, v.h.a. ōdi “vain, leger”. Lat. haurīre, hauriō, haustum : “puiser”, “avaler, engloutir”, “dévorer, consumer” ; dans le sens de fodere “creuser, percer”, haustus “action de puiser”, “traits (boire d'un trait”, bsq. GODALETA HUSTU “vider le verre”. M. 290 : « il est très difficile de dire quelle est la forme authentique du verbe : hauriō, *auriō ou *oriō. » Gr. αὔω (ϝauō) “je prends, je puise”, spécialisé dans le sens de “prendre du feu à” (qui donne entre autres le composé ἐξαυστηρ, καθαῦσαι (kathausai), qui malgré l'esprit doux de αὔω, atteste un /h/ ou /s/ intérieur justifiant le /h/ de lat. haurio, haustus... et de bsq. HAURRI/HUSTU. V. irl. ausa “puiser”, austr “acte de puiser”, M. 291, « est séduisant, le /h/ serait une addition secondaire, comme hālāre... » ? Mais il y a αὗος (ϝauos) “sec”, αὐαίνω (auainō) “sécher”. Le passage de l'esprit rude à l'esprit doux étonne mais c'est un atticisme αὗος et homérique αὐαίνω. Chtr. 142 : « on part de /*hauhos/ qui a abouti soit à αὗος, soit à αὐος...» On rapproche lit. saūsas, v.sl. suchū, angl.-sax sēar, moy. all. sōr, skr. soṣa “qui sèche” ou “action de sécher”, skr. ṡuṣka-, lat. sūdus “sec, sans pluie” que M. 662 attribue au groupe de avest. huško (skr. çuṣkaḥ). Enfin on peut évoquer pour l'ensemble de cette famille centrée sur l'idée de vide, la racine i.-e. /*ə2wéə1 / ![]() Il existe un mot bsq. (B)OSTU/OHUSTU “prendre, dérober, voler” qui recoupe parfaitement HUSTU “puiser, vider”, et OHOIN “voleur”, qui est une forme contractée de /OHOTS/ + /EGIN/, auxiliaire-suffixe d'agent “faire”, soit “videur, puiseur, preneur, voleur”. Et encore EATSI/EBATSI (/b/ épenthétique) “dérober, voler”, à flexion différente de celle de OSTU/OHOSTU, intéressantes toutes deux:
HUSTU “puiser, vider” et HAUSTU “devenir cendre, brûlé” sont issus de la même base HAUTS, HERRAUTS, HAUSTU, HERRAUSTU/HERRAUTSI. Voir HURRI, HUTS. |
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