ZUHUR (BN, L, S), ZUR (monosyllabe Azk., de ZUUR
?) : 1º “prudent, discret, sage” ![]() LHANDE suggère lat. sēcurum comme étymologie, ce qui semble acceptable pour la forme, mais non pour le sens car lat. sēcūrus signifie “libre de soins ou de soucis” (ab aliquā rē : vis-à-vis de quelque chose), d'où “confiant, assuré” ; et en parlant de choses « qui ne causent pas de soin(s) ou de soucis, sûr. » M. 159. Soit “insouciant”, c'est-à-dire rien de comparable à ce que désigne le bsq. ZUHUR. La formation sēcūrusus est du type de sēdulus (de dōlus “ruse, tromperie”) qui est un juxtaposé : sē dōlō “sans tromperie” et sē cūra “sans soucis”. On peut remarquer l'homologie des négatifs bsq. et lat. : bsq. ZEGARRI ( ![]() ![]() Quant à létymologie hypothétique de ZUHUR “sage”, on peut faire le rapprochement (géographiquement lointain, mais ce n'est pas un cas isolé) de l'avest. sūra “fort, vaillant, prospère”, qualification de plusieurs dieux, de Zarathuštra, de la notion d'“aurore” ; de gr. κῡρος (kūros) “fort”, κὺριος (kùrios) “souverain”. Le rapprochement le plus plausible semble lat. sāgus, dont le sens général est “avoir du flair” ; cf. sagax nasum habet, Plt. Cu. 110 b, “le sage a du nez”. Cf. bsq. SUDUR “nez” qui semble une forme verbale ; cf. URDUR-I, HAIDUR, etc., de /*SUS-/*SUD-/*SUND-/ “flair” + /UR/OR/ “être à”. La forme latine dériverait (A. M. 589) de la racine /*sāg-/*səg-/ qui a « dû fournir un présent radical athématique, à en juger par l'opposition entre lat. sāgiō et irl. saigim “petō, adeō” (avec subjonctif sās). Le grec s'est tiré d'affaire en employant le type itératif : dor. ἁγεομαι (hageomai), att. ἡγοῦμαι (s/hēgoūmai) “je conduis, je dirige en qualité de chef” (aoriste ἡγησάμην [ϝ/hēgēsámēn]) . » Hitt. šakiya “montrer des signes, présager”, šakiyah “faire connaître, manifester, prononcer un oracle”. Bsq. JAKI/XAKIN “savoir” évoque le hittite et a, semble-t-il, pour base /*okw-/ “œil, voir” ; cf. gr. δοκάω (dokáō) “s'attendre que”, lat. doceo “faire voir” vont dans le même sens. Bsq. ZUGUR/ZUHUR, lat. sāgus auraient quelque part leur base dans /*okw-/ “œil, voir” et “prévoir” ? : cf. bsq. (H)AGINTE “pouvoir politique”, (H)AGINTARI “dirigeant”, (H)AGIAN “peut-être, dans l'éventualité = cast. ojala”. Autre étymologie possible: une forme radicale /*ZOR-/ se trouve dans bsq. ZORROTZ “pointu, aiguisé” ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() On peut verser au dossier de ZUHUR encore une autre piste : la famille de gr. ὁράω (ϝ/horáo) “voir, porter la vue sur, contempler”, dont MEILLET écrit : « le radical n’est pas analysé sûrement » et pour lequel CHANTRAINE ne donne guère plus d’éclairage, qui semble répondre à bsq. /*OK-HAR/ (de /*OK-/ “œil” + /HAR/ “prendre”), aurait-elle éventuellement subi une convergence avec celle de bsq. /*KAR/ “pierre” ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
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