Si un moteur de recherche n'a sélectionné que cette page coupée du reste du service, cliquez sur le bouton Pour accéder à tout le site web ETCHAMENDY.com
ERRAN/ESAN : 1º “dire” ; 2º “vouloir dire, signifier”, cf. ERRAN-GURA “envie de dire, volonté de dire, de déclarer” ; 3º “désigner, nommer” ; 4º “parole, déclaration, aveu, convention”.
  Connaît une conjugaison synthétique : DERASA “il dit, dit-il”.
  /*ERA/ “langue, idiome”, cf. EUSK-ERA “langue basque”, (H)ERD-ERA “langue autre que le basque, langue des peuples”. (H)ER-/EL- “parole” EL(H)A-KA “parler”. ERASIATU, ERASOTU “réprimander, agresser”.
Voir ERRAZ.
  TOVAR & AGUD signalent après d'autres le mystère de cette dualité de formes sans tenter de l'expliquer. Les consonnes /r/ et /s/ alternent dans d'autres formes de la langue : ORBE/OSPE, BORTZ/BOST/BORZ, ORTZARTE/OSTARTE, etc. Quant à l'étymologie, ces auteurs signalent des hypothèses diverses : mingrélien, touareg, hausa, buduna, sura (chamitico-txadicus), berbère, et jusqu'au sumérien...
  La démarche, qui n'est pas seulement la leur, illustre ce qui semble être un parti pris inébranlable des “bascologues” traditionnels : l'impossibilité ou l'inadmissibilité d'exploration dans les langues indo-européennes, en dehors du groupe roman sensé avoir doté le basque de plus de la moitié de son vocabulaire par la voie de l'emprunt...
  Voici pourtant pour bsq. ERRAN des “coïncidences” frappantes :
 
Arm. aṙ-ac “proverbe”, présent asem “je dis” avec un /s/ secondaire de i.-e. /k/, lat. āio “je dis”, bsq. /IO/ (DIOT), thème de parfait gr. ωγ- (ōg-) dans ἄνωγα (ánoga) “ordonner” adagiō, et (ϝ/we) “il dit” (de /*egt-/. Chtr. 94.
Gr. εἴρω2 (eírō), infinitif εἴρειν (eírein) “dire, déclarer” ; *ἴρη (eírē), génitif pluriel ἐιρων (eirā́ōn), accusatif ἐιρέας (eiréas) corrigé en εἴρεας (eíreas) “assemblée, réunion où l’on parle”, forme ἰράων (iráōn) aussi.
  Gr. εἴρω2 (eírō) à distinguer de l’homophone εἴρω1 (eírō), εἴρειν (eírein) “enfiler, lier en file” de la racine /*ser-/ osq. aserum = lat. asserre, serō “attacher en file”, v. irl. sernaid “serit” = “il enfile”, irl. sreth “rangée” et... bsq ZERRENDA “rangée, enfilade, ordonnancement”, etc.
  De bsq. ERRAN, ELHE, ELHA, -ERA (EUSK-ERA) et DERASA “dit-il, il déblatère, il reproche” ERASO “agression” on peut rapprocher gr. ῥῆσις/ϝρῆσις (ϝ/wrēsis) “parole, discours, déclaration” que recouvre bien bsq. ERESI “discours, oraison funèbre prononcée parfois en vers et chantée, panégyrique prononcé à l'enterrement d'un défunt”, cf. P. LAFITTE, MINDURIAREN ERESIA “panégyrique de la pleureuse”. Cf. gr. ἐπι·ῥῆσις (epi·ϝ/wrēsis) “reproche” (Archiloque).
  Bsq. ERRATARI/ESATARI “diseur, déclareur, accusateur, dénonciateur” et gr. ῥήτωρ (ϝ/wrḗtōr) “celui qui parle en public”. Chtr. 326 : « racine /*werǝ1 /wrē-/ “formuler”, “dire” [...] hitt. weriya- “appeler, nommer, déléguer” [...] skr. vreta, avest. urvāta- “prescription, vœu” [...] Avec une préfixation /dh-/ et vocalisme
/e/ /*wer-dh-/ dans lat. uerbum ; vocalisme zéro dans got. waurd, v.h.a. wort, vocalisme /o/ dans lit. wārdas. »
Retour à la liste des mots du lexique
commençant par A