EL(H)E : 1º “parole”
; 2º “conversation, discours” ; 3º
“discours vains, paroles en l'air, contes, cancans, etc...”.
EL(H)A-KA/EL(H)E-KA
“action de parler, en train de parler” ; EL(H)E-KA-TU
“converser, se voir avec quelqu'un, lui parler” ; EL(H)ESTA
“discours, conversation, dialogue” ; EL(H)ESTA-TU
“s'entretenir, converser, bavarder” ; EL(H)ASTURI
“hâblerie...”. Cf. gr. λεσχη (leschē), dor. ᾱ (ā) “lieu du village où l'on se rend pour s'y reposer et dormir (par exemple des mendiants)”, et dans le monde dorien “portique ou la galerie où les gens se rassemblent”. Endroit de réunion des Anciens, la lesché des Cnidiens à Delphes. Chtr. 632 : « Le mot a pris le sens de conversation, mais aussi bavardage ». Ἔλλεσχος (éleschos) “qui fournit matière à conversation”, hypostase de ἐν λἐσχη̣ (en leschēï). Divers dérivés qui se rapportent au sens de conversation, “bavardage” ; λεσχήν (leschḗn) “bavard”, λεσχην-ενομαι (leschēn enomai) “converser”, etc,... CHANTRAINE suppose un *λεχ-σκᾱ (lekh-skā) : « qui suppose peut-être un présent *λέχ-σκ-εται (lékh-sk-etai) [...] donc apparenté à λέχομαι (lékhomai) “se coucher, se reposer”. » Cf. celt. lesc “paresseux” et v.h.a. lēscan “éteindre ”. Cela pourrait bien être une étymologie “populaire” ? Cependant, bsq. LO “sommeil”, LOXKA “somme”, LOKHARTU “(s')endormir”, LOGI “alcôve, chambre à coucher, dortoir”, LOGALE “envie de dormir”, LOKALDA “marque d'insomnie sous les yeux”, LOKHUMBA “sommeil profond”, LOBIL “parc à moutons pour la nuit”, LOBIO “enceinte à bestiaux, basse-cour”, LOHASMA “torpeur, syncope, délire”, LOKISTA “somnolence”, etc. Mais ELHE “parole”, ELHEKA- “parler, converser, etc...”, semblent difficilement dérivables de LO “sommeil” et évoquent /-ERA/ELHA/ “langue”, cf. EUSK-ERA “langue des Eusk”, (H)ERD-ERA (HERRI-D-ERA) “langue des peuples (non bascophones)”, verbe troisième personne singulier du présent de l'indicicatif DERASA “il déblatère”. Inévitablement viennent à l'esprit gr. λέγω (légō) “rassembler, cueillir”, mais aussi “énumérer, raconter, dire”, lat. legō “cueillir, choisir et lire”.
Il semblerait que deux signes linguistiques se soient confondus : logos “propos, paroles” et lekhos “lit” !? F. de SAUSSURE C.L.G., note 129 : « Deux signes, par altération phonétique, se confondent : l'idée dans une mesure déterminée (déterminée par l'ensemble des autres éléments) se confondra. » Dans notre cas, la proximité phonétique plus l'oubli de l'origine de λέχος plus la coïncidence de “dortoir” et “parloir” auraient-ils déterminé l'interprétation classique ? Il faut intégrer alors bsq. LOGI (composé) au dossier, ce qui expliquerait la présence de la gutturale dans lat. lectus, gr. λέχος (lékhos) etc... “lit”. Mais /LAGa/LEIGu/ “(se) laisser, (s')abandonner”, IL(H)ER “libérer”, got. ligan “couché”, sl. loe, lat. sella “siège”, etc... Voir EL(H)EKA-TU. |
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