Si un moteur de recherche n'a sélectionné que cette page coupée du reste du service, cliquez sur le bouton Pour accéder à tout le site web ETCHAMENDY.com
EGUN/EUN : 1° “jour” ; 2° "aujourd'hui".
  Cf. germ. suntag, d'une racine /*dei/ “briller” (skr. ádīdet “il brillait”), bsq. DIR-DIR “étincellement” et DIS-DIS “éclat, scintillement, rayonnement”. L'i.-e. avait deux formations comportant des élargissements, l'une en /*-eu-/ désignant le “ciel lumineux”, le “jour” (considéré comme des forces actives divines), l'autre en /*-en-/ qui a subsisté seulement au sens de “jour”. Type /*dyeu-/*dyen-/ et type skr. /–ding/, irl. tré-denus. L'absence de la dentale initiale en bsq. complique la comparaison, bien que la consonne initiale s'élide souvent.

  La forme EUN, que l’on suppose “dialectale” et qui se dit (BN), pourrait être la forme la plus ancienne et le /G/ intérieur prothétique pour entraver la diphtongaison et éviter la confusion avec EHUN/EUN numéral “cent”. Le procédé est attesté ailleurs : cf. lat. cohum pour coum. M. 131 : « L’/h/ de cohum serait purement graphique et destinée, comme dans ahēnus, à marquer une prononciation dissyllabique. » Dans ce cas EGUN/EUN (Azk. 225) peut se rattacher au groupe de lat. diēs “jour” (à l’accusatif d’abord, cf. accusatif de véd. dyām) qui a pour racine /*dei-/ “briller” bsq. DIRDARI et DIRDAI (BN) “brillant”. L’élargissement en /-en/ de /*dei-/ skr. –dina dans puru-dina “qui a beaucoup de jours”, sl. din- “jour”, lit. dënà, accusatif singulier dënạ, v. pruss. deinan (M. 175). EGUN aurait perdu la consonne initiale comme lat. Iovis de gr. Ζεύς (Zeús), tandis que l’on a la forme homérique à consonne Ζη̃ν (zēn) qui donne Ζη̃να (zēna) à l’accusatif.
Voir DIRDIRA et ODEI.

  Une autre étymologie est possible : /*-UN/ de EGUN peut être un verbe (comme dans ASTUN “lourd” AZT-UN “ayant du poids”, ASUN “ortie” AS-UN “ayant (du) feu”, BURRUN “fer” BUR(R)-UN “ayant du feu”, PIKUN “bec de lièvre” PIK-UN “ayant bec”, etc...) et EG-UN dériverait d’une contraction de /EK(H)I/ “soleil (œil, vue)” + /-UN/ “ayant, pourvu de” = jour ; comme ILUN “sombre, nuit” /IL-/ILA/ “lune” + /-UN/ “ayant” = “ayant lune” = nuit ??

  Comme correspondant on aurait alb. agòj “faire jour”, agume “aube” ; gr. αὐγή (augḗ) “lumière du soleil”, au pluriel “rayons du soleil”, “toute lueur d’un feu”, etc. (Hom., ion.-att.). Dans le Nouveau Testament, désigne “l’éclat de l’aube”, comme en grec moderne.
Retour à la liste des mots du lexique
commençant par E