BURRUSTA, “flux de liquide”, “flots”, et
même TURRUSTA, ZURRUSTA “id.”. BURRUSTAN,
BURRUSTAKA “à flots, abondamment, jaillissement, en jaillissant”
dit des larmes, du sang, de l'eau, des flammes d'un incendie, de la tempête
de vent et de pluie, etc...”. Le radical /*BUR-/ “feu” (cf. bsq. BURRUN “fer”, lat. prūna “tison”) + désinence d'instrumental /S/, suffixé à nouveau de l'affixe /TU ![]() ἀναπρήσας (dakrú anaprḗsas) “ayant éclaté en larmes” ; Il. 16, 348 τὁ (αιμα) πρῆσε [tó (aima) prēse] “il fit jaillir le sang”. Chtr. précise « mais les emplois les plus fréquents sont ceux de ἔμπρησε (emprēse) souvent avec les compléments πυρός ou πυρί (purós, purí) “mettre le feu” (souffler avec le feu sur ?), “incendier”. En att.-ion. le sens courant en est “brûler” ; en médecine “gonfler, enfler”, “ inflammation”, etc. » et de conclure : « l'étymologie douteuse, par exemple skr. próthati “souffler”, en german. prusnóti “arroser”, v. norr. frūsa, frysa “souffler” ». On voit que le champ sémantique est sensiblement le même que celui du mot basque. TURRUSTA “cascade, jet, torrent” d’eau, de larmes, de sang, de pluie. Les sens proches et, certains, identiques de ceux de BURRUSTA, outre la proximité morphologique posent le problème de l’origine, peut-être, des deux mots. D’autant plus que l’on a aussi ZURRUSTA “jet, cascade, torrent” d’eau, de larmes, etc... Pour Azk. 478 « onomatopeya de la caída del agua ». Il faut se méfier de l’explication par onomatopée. XURRU “cuve à lessive”, “cuve à sulfate de cuivre pour traiter la vigne”, “trémie de moulin”, EIHERA XURRU “bouche d’où s’écoule la farine” du moulin. Cette dernière désignation aide à remonter à la signification originelle probable de XURRU “couler”, “écoulement”. Cf. skr. srávati (thème II) “couler” ; au nom d’action gr. ῥοος (ϝ/wroos) répond skr. srava- “le fait de couler, écoulement”, exemple skr. giri sravā “torrent de montagne”. Le /ϝ/ du grec s’exprime dans les divers dialectes i.-e. soit par l’aspirée /h/, soit la sifflante /s/ ou encore /w/ [gr. ῥοφεω (w/hropheō) “avaler”, lat. sorbeō “avaler”, bsq. HURRUṖ “avaler”, etc...]. Le /ϝ/ (w/h) + /ρ/ (r) nous raménent à bsq. HUR “eau”, mais ce n’était sans doute pas la seule forme, puisque voilà ZURRUST et XURRU/ZURRU que la comparaison retrouve à l’autre extrêmité de l’aire i.-e. À comparer encore : gr. οὑρέιν (w/houréin) “uriner”, bsq. EURIN “pleuvoir”, angl. rain “pluie”, etc., soit “faire de l’eau”. Ces formes préfixées du préverbe /*ZI-/ (ï éol. ζα- (za-) “très”, gr. διά- (diá-) “à travers”), /*ZU-/, /*TU-/ prenant le vocalisme de la forme verbale par assimilation régressive, semblent avoir le sens général de “couler à travers”. Cf. gr. μύρασθαι (múrasthai) aoriste de μū́ρομαι (mūromai) “pleurer à chaudes larmes, verser des flots de larmes”. Dans Il., Od. ἀλιμυρήεις (alimurēeis) épithète d’un cour d’eau se jetant à la mer ; μύδρος (múdros) “fer ou métal chauffé à blanc”, glosé παρͅᾱ το μύρεσθαι και διαρρεῖν (parā to múresthai kai diarreĩn) “pour aller à flots et couler”. Voir ZURRUSTA. |
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