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BURAR, BUDAR/UDAR, BUL(H)AR “sein, poitrine, lait maternel” et des sens secondaires : “abside d'église”, “fond de four à charbon”, “flanc, poitrail, etc.” Les deux formes sont utilisées indifféremment, mais il y a bien deux formes (UDAR/BURAR/BUDAR et BUL(H)AR) et deux sens distincts (“mamelle/sein” et “poitrine/poitrail”) se prêtant à contamination réciproque. Mêmes types de formation que pour BARAUR, BADAUR “à jeun, jeûner”.
  La forme BUL(H)AR évoque gr. πλευρά (pleurá) “côté, flanc” d'un homme ou d'un animal : BUL(H)AR serait bâti sur th. I plein et πλευρά sur th. II réduit. Cette forme *πλε-ϝαρ (ple-ϝar) est supposée (Chtr. 915) appartenir « à la vaste famille de /*pel-/ “étendre”, cf. πέλαγος (pélagos) “haute mer”, παλάμη (palámē) “paume de la main” », E. Bvn., Origines 112, contesté par FRISK qui lui attribue pour sens originel “côte”.

  Nous proposons une formation homologue de /DITI/ “mamelle”/JEITZ/DEITZ/ “traire” de la racine /JAN/DJAN/ “manger”, gr. ἔδειν, ἔδμεναι (edein, edmenai) “manger”, lat. edere ou ēsse “manger”, Chtr. 436 : « racine /*dhē-/, présent radical attesté par θῆσθαι (thēsthai) “téter”, v.h.a. tāen, lette dêt, et en somme dans lat. fēmina “qui donne à téter”. »
  BURAR serait la forme la plus proche de la racine /*OR-/*BAR-/ (cf. ORGI “pain”, BARUR “affamé, prêt à manger”) répondant à lat. uorāre “dévorer, avaler” sur th. I plein, et racine /*BRO-/, th. II, cf. BROSKA “aliment broyé” répondant à gr. βιϐρώσκω (bisbrōskō) “manger” et “dévorer”, cf. bsq. PORROSKA-TU “broyer”. BUDAR signifierait litt. “à manger” suivant la même structure que BARUR “prêt à manger”, l'alternance vocalique ou la métathèse ayant pour fonction la différenciation sémantique.
  Correspondances : gr. οὖθαρ (oũthar), lat. ūbĕr, -ĕris (surtout au pluriel ūbera) “mamelle(s)” et par extension (M. 715) “fécondité, fertilité, riche, copieux”, cf. bsq. OPARO “abondant, généreux”, forme peut-être héritée du latin ; skr. ū́dhar (génitif ū́dhanaḥ), v.h.a. ūtar, lit. ūdrůti “donner du lait” ; v. sax. ieder et v. norr. jūgr, « supposent un radical /*ēudhr-/ ou /*eudr-/. « Les alternances vocaliques radicales (/*ēudh-/, /*oudh-/, /*udh-/) restent obscures. » Chtr. 836.
  Le v. sax. ieder semblerait se rattacher au radical /itan/ “manger”, bsq. JATEN “manger”, cf. bsq. moderne JATEAR “à manger”. La quantité longue de lat. ūbĕr, de skr. ū́dhar pourrait exprimer la trace du /r/ qui subsiste dans /BURAR/uorāre/.
  Voir BUDAR.
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