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ZURGA-TU/DZURGA-TU “sucer”, “téter” ; synonyme BATU/BATHU *DJATU ?
  Le radical semble être /ZUR-/DUR-/DZUR-/ suffixé /-KA/ d'itération ; surprenant. La racine i.-e. de téter, sucer, traire est /*dhē-/ (M. 223) v.h.a. tāan “sucer”, hom. θῆσθαι (thēsthai ) “sucer, téter”, bsq. JAN/DJAN “manger”, DEITZ-I “traire” ; lat. edō , gr ἔδω (edō) “manger”. Ce verbe « n'avait en i.-e. qu'un présent athématique, mais n'avait, sans doute, ni aoriste ni parfait (l'aoriste est emprunté à d'autres racines en sanskrit , en arménien et en grec) . » ?. MEILLET, 192.
  Le vocalisme est variable : lat. edunt, hom. ἔδουσι (edousi), skr. ádanti “ils mangent” ; got. itan “manger”, bsq JATEN (gérondif) “mangeant” ; prétérits germaniques : got. at, etum ; v.h.a. āz. Bsq. BATU serait une déformation de *DJATU.
  Une forme évoquant le bsq. /ZUR/DZUR/ au vocalisme près, est fournie par le skr. dhārúḥ “suçant, qui tète” et skr. adhā́sit “il téta” qui rappelle bsq. BAT/*DIATU. Cf. bsq. DETELE (dete-le) “veau sous la mère”, got. daddjan et v. suédois daeggia “allaiter” ; sl. dětẹ “enfant” ; lat. fīlius, lette dēls “fils”.
  Bsq. XAAL/TSAHAL/TXAHAL (de *XADAL ?) “veau”, appartient certainement à la même famille que XATEN (Aezkoa, Salazar) pour DJATEN “manger” au gérondif, soit radical /DJA-/ (= i.-e. dhē), suffixe d'agent bsq. /-LE/lo/ i.-e. [de LE(H)I ? “volonté”, cf. gr. λῶ, λῇς, λῇ (lo, lēis lēi) “vouloir”]. XAHAL/*XADAL serait un doublet de DETELE “veau sous la mère”, cf. XAAL-BURU “têtard”, litt. “tête de veau”, et peut-être XARBO “goujon” avec haplologie XAHAL-BURU.
  La langue moderne dit JALE/DJALE “mangeur, dévoreur, parasite ravageur”, etc., D/I régulier, cf. DEITZ-I et JETS-I “traire” et même JAITSI, au risque de confusion avec le verbe JEUTSI “descendre” non évitée dans les faits ; pour certains “descendre” et “traire” sont synonymes : en effet, la vache laitière fait parfois de la rétention de lait (stress) et divers procédés sont employés pour lui provoquer la “descente” du lait.
  Le vocalisme /u/ de ZUR-GA représenterait le thème réduit comme dans le skr. dharụ́ ? reste à rendre compte du /r/ : s'agirait-il du suffixe /-le/-lo/ ? (cf. lat. lux/ruc skr, etc.) de XAAL, filius, dels.
  Plusieurs pistes ont pu se croiser pour dire “sucer”.
  Une autre piste est offerte par lat. sūgō “sucer”, d'après A. M. 664 « verbe propre à l'i.-e. occidental ; cf. irl. súgim, v. angl. súcan ; racine /*suk-/ dans v. isl. súga, v.h.a. sūgan, etc. La guturale de lette sùkt “sucer” (sangsue) ne concorde pas avec celle de slave sŭsa, sŭsati. Mot populaire, comportant des variations ; cf. sūcus ? Le /R/ de bsq. ZUR-GA ne s'accorde pas non plus avec /*suk-/ : le redoublé ZURGA-ZURGA signifie “boire à petites gorgées répétées” et ZURRUST “jet, gorgée, trait”, ZURRUTA “écoulement abondant”, ZURRUMBA “cascade”, etc., toutes ces formes renvoient au gr. ῥέω (wreō), aoriste ῥυῆναι (wrēnai) “couler, s'écouler” et à ῥοφέω (wropheō) “lamper, avaler, engloutir” i.-e.
/*sr-ebh/*sr̥bh-/ arm. arbi “je bus”, lit. surbiù, sur̄bti “sucer, boire à petites gorgées”, formes permettant d'expliquer le vocalisme zéro de gr. ρυφέω (rupheō), selon Chtr. 978, qui admet aussi une forme /*srobh-/ possible.
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