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ZINTZIRI-KA-TU, TXITXIRI-KA-TU (et à Estérençuby : XINTXIFRI-KA-TU), XINTXIPUS-KA-TU “abîmer”, “mettre en pièces”, “détruire, anéantir”.
  Les deux premières formes semblent correspondre à lat. scindō à infixe nasale et à skr. chi-n-ád-mi, pluriel de troisième personne chi-n-d-anti “fendre”: « Ces formes ont pu servir d'amorce à la création des termes grecs à nasale, comme σκινδαλαμός (skindalamós). » La forme bsq. à redoublement correspond au perfectum lat. scicidī et à skr. cichidi. A. MEILLET, 602 : « à côté de la racine normale /*skeid-/, établie par les faits skr., il y a une forme expressive à /kh-/, attesté par le groupe de gr. σκιζω [skizō], présent secondaire dérivé d'un aoriste athématique, et de véd. khidáti “il déchire”, forme sans /s/ d'une racine /skhid-/ aussi attestée : véd. askhidat. » Les formes sans infixe nasal du bsq. sont XITXI “viande” (skr. chitsi “tranche de viande”), XEHA-TU “réduire en pièces”, XEHE “réduit, menu, simple”, SAKU “entaille”, SASU “haie, buisson” périodiquement tailllé, SAKAITZ “sinistre”, etc. A. MEILLET, 602 : « le latin ne distingant pas /kh/ de /k/ non aspiré, on n'a pas de moyen de décider si le groupe de scindō repose sur /*skid-/ ou sur /*skhid-/. » Le bsq. a avec l'aspirée /h/ XEHE, avec /k/ SAKU, avec /s/ SASU, et les formes avec et sans nasale... Une des caractéristiques de l'indo-européen archaïque (MEILLET, BENVENISTE, CHANTRAINE) aurait été la complexité extrème de ses formes verbales...
  La forme basque, à notre connaissance, plus isolée XINTIXFRIKATU, perçue intensive volontairement et très expressive, résulte d'une redondance évidente dans XINTXI-PUSKATU “hacher-émietter” et à expliquer dans XINTXI-FRIKATU. Lat. friō “réduire en morceaux, concasser, broyer” friabilis. A. MEILLET, 255 « au même groupe appartient fricāre qui présente un élargissement “pupulaire” en /k/. Ni l'une ni l'autre des deux formes ne se laisse rapprocher d'un mot identique d'une autre langue. »

  On peut supposer que /*skeid-/*skhid-/ sont des thèmes II réduits, et que le thème I est /*sek-/ “couper” de lat. sĕcāre, bsq. SAKU “entaille”, v.h.a. saga “scie”. On peut l'attribuer sans doute à une forme du type de lat. sĕcūris, v. isl. sekyra “hache”, pour A. MEILLET, 608 : « formation insolite aussi bien que la limitation au slave et au latin [...] Racine à sens technique de la civilisation du Nord-Ouest inconnue à l'indo-iranien, à l'arménien et au grec. »
  Cf. bsq. AIZ-KOR “pierre dure” = “hache”, toujours vivant dans la langue. Métathèse probable de /AIZKHOR/ à /sekyra/sĕcūris/, cf. dans le bsq. lui-même EZ EGIN ZEGIN “ne pas faire”, EZ EGARRI ZEGARRI “non assoiffé” = sobrius.
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