ZAINDU : 1º “surveiller” ; 2º
“soigner”
ERIZAIN “infirmier”, HERZAIN “policier”
et HERZANTZ “police” ; 3º “garder”
ARTZAIN
“berger, pasteur”, HURZAIN “garde-pêche”,
OIHANZAIN “garde forestier” ;
4º “se soucier de attendre, protéger, défendre
contre”
HAURZAIN-DEGI “pouponnière, garderie d'enfants”
; 5º “conserver”
ZAINDEGI “dépôt”.
Le terme homophone ZAIN (2) “veine, nerf, racine,
énergie” pourrait être éventuellement à
l'origine du mot ou lui être apparenté : ZAINDUN “énergique,
vigoureux” et son antonyme ZAINGABE “débile, flasque,
faible” avec ZAINHIL “apathique”, ZAIN(H)ART
“musculeux, nerveux” (cf. skr. snāvarə
“tendon, lien, cordon”, M. 437, tokh. B s̥ñaura
“nerf”, gr. νεῦρον
(neũron) “fibre, corde, nerf, etc.”). Mais les deux formes
et les contenus sémiotiques
nous dirigent vers des racines différentes :
• |
La famille d'avest. snāvar,
skr. snāvarə, lat.
neruus “nerf, tendon”
conduit à lat. neō
“filer, tisser, entrelacer” de i.-e. /*snē-/*snō-/
et /sneu-/*senu/.
Lat. neruus et gr. νεῦρον
(neũron) « sont des thématisations
d'un neutre en /*wer-/n-/
», Chtr. 477 et E. Bvn., Origines, 21, 111. Cf. v. irl.
snūid “tordre, lier”
et snāthe “fil”,
snāthat “aiguille”.
Bsq. ZINTI “aiguille de glace”, Azk. II, 444, et
ZINTRE “nœud”
ZINDRATU/ZILDRATU (BN, Estérençuby) “serrer
et nouer les lacets de soulier”. |
• |
La famille de bsq. ZAI/ZAIN/ZAINDU
“surveiller, soigner, etc.” Évoque la famille de
gr. κομέω
(koméō), etc. : groupe exprimant l'idée de “soin”
imparfait et itératif κομέεσκε
(koméeske) “s'occuper de, soigner” des humains,
des chevaux, etc. Chtr. 560. Gr. ἱππο-κομος
(ϝ/hippo-komos) est ancien, dont il y a
confirmation en hitt. aššuššani
“palefrenier” qui serait un emprunt à indo-iranien
non attesté asva-śam(a)
“palefrenier” (alternance k/s,
comme bsq. ZARINGA/XARINGA et KARRANKA/ KURRINKA).
Le gr. κάμνω
(kámnō) “se fatiguer, être fatigué,
se donner du mal, souffrir, être malheureux”, κάματος
(kámatos) “fatigue, travail” ; skr. moyen śam-nī-ta,
et le nom d'agent śami-tar-
“celui qui arrange, apprête” à rapprocher
de bsq. ZAINDARI “gardien, soigneur, sentinelle, et.”,
formes qui font poser comme racine /*kom-ə2/*kom-(ə2)/
[n.d.l.r. /*ə2
/], justifié par l'aoriste
gr. ἔκαμον
(ékamon), skr. aśamat,
etc. Chtr. 490 cite POKORNY 557 qui évoque m. irl. cuma
“souci”, cumal “esclave”.
|
Bsq. UNHE, Azk. II, 362, UNHA (L.
Hasparren) “fatigue”, UNHETS “supporter,
tolérer”, croisé souvent
avec ONETS “permettre, acquiescer, apprécier”,
pourraient être rapprochés de cette racine en supposant une
métathèse
d'aspirée /*HUNE/
UNHE/UNHA assez commune (cf. ERHEMU/HEREMU). |