UNTZI/ONTZI : 1º
“récipient, vase” ; 2º “pot,
marmite, vaisselle”, cf. “vaisselier” UNTZI-TEGI,
UNTZITEA ; 3º “barque, navire”
ð ITSAS-ONTZI “navire
de mer”, ONTZIXKA “petite barque”, ONTZIOLA
“atelier de construction navale”, etc. ; 4º
“estomac”, dans un sens ludique ð
ONTZI ONA “il (a) bon estomac” et GERRONTZI
(de /GERRI/ “ceinture, taille, ventre” et /ONTZI/
“le tour de taille, le milieu du corps”. A la base du mot se trouve, semble-t-il, une postposition (d'origine complexe), ou désinence d'inessif, /-EN/-AN/-IN/, substantivé (cf. ZALE ð ZALETASUN, substantif lui-même déverbatif) ; le /-I/ final est, manifestement, une désinence verbale primaire (= hic et nunc) a-temporel à l'origine ; le morphème /TZ/ semble être du verbe IZAN “être”. Le sens serait “être dans”, “intérieur”, soit idée générale de “contenant” : Les substantifs déverbatifs et les verbes dénominatifs sont très courants dans la langue. Cette postposition répond au /-in/ du latin, lui-même répondant au /ἐν/εἰς/ (in, eis) “en, dans” et “sur” de gr., skr. antár (avec un /a/ ambigu) (?. M. 313), v.h.a. untar “entre”, celt. corn. ynter, lat. inter, ombr. ander, v. sl. ǫtrĭ “à l'intérieur”, « dont le /ǫ/ initial pourrait reposer aussi, il est vrai, sur /*on-/ » (A. M. 313), hitt. anda “dans, à, sur” correspondant à gr. /ενδό-/ (endó-). Cf. bsq. ARTEN et inter, antar, untar : métathèse ? ou inversion de post-position à préposition ? Cf. bsq. ALORRE-AN “dans le (champ) labouré” et ombr. aruam-en “id”. Les formes basques ARTE-(A)N, “entre”, BI-T-ARTE-(A)N “entre deux” ð “dans l'intervalle de, par l'intermédiaire de” répondent exactement aux emplois de lat. inter : Cicéron, Verr. 2, 2, 52, dies XLV inter binos ludos “quarante cinq jours dans l'espace compris entre deux jeux”.
L'idée du mot est “mettre sur soi” et l'inverse “se mettre dans, entrer dans”. Un autre verbe au sémantisme apparemment proche -dans le parler actuel- est /SAR-/SAR-TU/ ; mais à l'analyse /SAR/ et sa famille expriment l'idée “d'enfoncer, planter, instiller”, “pénétration”, dit de la copulation, etc. : Cf. ZIRIA SARTU “mettre bâton (dans les roues)” ; SARTATU “greffer”, “faire une piqûre” ou “vacciner” ; GAITZA SARTU “contracter maladie, (se) contaminer”. Répond à lat. serō “semer = gr. σπείρω (speirō) “planter” = φυτεύω (phuteuō). Bsq. JAUNTZI (I-AUN-TZ-I) semble un verbe à augment et fléchi (désinence primaire), il correspond à lat. induō “(se) vêtir”, ERAUNTZI à lat. exuō “(se) dévêtir” composé d'un verbe /*-ewō/*-owō/ (?) qu'on trouve dans les composés ombriens an-ouihimu “induiminō”, arm. aganim, v. sl. -uti “mettre sur soi” […], lit. aũti (= aunti / IAUNTZI) “mettre des souliers”, A. M. 207. /*Ewō/ élargi /-es/ ð vestis, hitt. wǎs, wes̀ “s'habiller”. |
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