SARO :
1º) |
R. M. AZKUE, II, 210 : |
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“pâturage” ; |
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“crèche dans laquelle on met la nourriture destinée
aux bêtes à laine” ; |
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SAROI “bergerie”, variante de
SAROBE ; |
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SAROIN “point où se réunissent
les bergers”, “grange composée d'une
écurie au rez-de chaussée et d'un fenil
au dessus”, “orient”, “forêt”
; |
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SAROBE “enclos possédant
une cabane pour le bétail”. |
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2º) |
P. LHANDE, 915 : |
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« En général, “bois, bosquet, bocage,
lieu ombragé d'arbres”. |
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Particulier, “emplacement entouré
où les pasteurs font leurs cabanes et rassemblent leurs
troupeaux”. Variante de SARI (I) [...]
“pâturages autour de la cabane” (s'emploie
au pluriel). » [Cf. toponyme IRI-SARRI]. |
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3º) |
En Garazi : |
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“site de pâturage en terres communautaires,
délimité par convention entre bergers d'un même
secteur, comportant le plus souvent deux OLHA (cabanes
de berger), exceptionnellement plus”. “Site de gardiennage
de troupeaux obéissant à des codes assez stricts”,
exigeant notamment l'ITZUL (de /*ATZ/ “en
arrière” + /UL/ “tour”, sens “retournement”)
à la limite convenue du parcours attribué à chaque
SARO afin de ne pas empiéter sur les voisins et prévenir
les conflits. De là probablement le terme ULAIN [*]
déformé en UNAI (BN, Aezkoa) “gardien de
vaches”, de la vieille racine bsq. /*UL/i.-e. /*wo
/ el-/ “tour”
bsq. ULAIN et gr. φυλάξ
(phuláx) -inexpliqué- “gardien”. |
Les sens originels probables comportent l'idée de gardiennage
des troupeaux. Des sens secondaires en dérivent : bergerie, abri
de berger, crèche, dévorer, etc., pour SARO et sa
famille.
Correspondances probables : lat. seruare
: 1º “garder, préserver, sauver” ; 2º
“ne pas quitter des yeux, observer” (dans la langue
augurale : auem seruare “observer
l'oiseau”). A. MEILLET, 620 : /*swer-/,
forme racine admettant les variantes /*ser-/
et /*wer-/, cf. lat. uereor,
v. isl. varr “qui veille sur”,
sans doute hom. (ϝ)έρυσθα
(ϝ/wérustha), skr. varutā́
“protecteur”, ombr. seritu
“seruātō”, aseriatu
“obseruātō”, avest.
heraite “il préserve”.
Forme “complète” de la racine, selon
M. 620, dans le groupe de gr. (ϝ)οράω
(ϝ/woráō) “je vois”.
Voir bsq. OHAR
( /*OK/
“œil” + /HAR/ “avoir”) “avoir
l'œil, percevoir, noter, etc.” Le /ϝ/
grec peut se réaliser diversement /s/h/w/b/
suivant les dialectes : cf. bsq. HURRUP-/ZURRUP-.
Ce /ϝ/ de (ϝ)
est absent dans le mycén. oromeno
“veillant sur (le bétail)”, mais « l'existence
d'un /ϝ/ initial est garantie
par l'imparfait ἑωρων
(ϝ/weōrōn) mais l'aspirée
ne s'explique guère. » Chtr. 814. Elle peut s'expliquer par
la métathèse
d'aspirée OK(H)AR
ϝοραω (ϝ/woráō).
[*] Cf. la chanson “Arranuak bortietan” : «
HARTZEN DIAT OFIZIUA IRATIRAT ÜLHAIN BANUAK...
»
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