PIRRITA “mouvement d’un objet qui roule et qui glisse
sur une pente”, forme sans redoublement de PIRRIPITA, semble
interprétable comme formée sur le radical /*PIR-I/
(la gémination
/-rr-/ pourrait être expressive)
de /*IRI/ ? “autour,
autour de” (voir ce mot). La labiale
initiale (cf. gr. πέρι
[péri]) se retrouve sonore dans BIRI-KA-TU “rouler”,
BIL-DU “réunir, rassembler, ramasser, cueillir”,
BIRIBIL-KA-TU “pelotonner, enrouler”, etc. ; labiale
sourde dans PILO-TA “pelote, balle”, OPIL (
OB-PIL
apple ?) “pain sphérique”, KEREBUL/KEREMUL
“pomme des moissons” (sonorisation de la sourde au contact de
la nasale de génitif
/-EN/ de /*KER/ pour /GAR/ “céréale”
*KEREN-OPIL
?), etc.
Correspondances possibles : bsq. PIRRIPITA
gr. ἐπι-ῥίπτω
(epi-ϝ/wríptō) “jeter à
bas, jeter dans un précipice”, la forme recouvre celle du bsq.
à l’aphérèse
de la voyelle initiale près... Son étymologie est considérée
« obscure » (Chtr. 975), mais rapproche v.h.a. rīban,
m.b.a. wiriven “frotter, tourner”.
Le mycén. a wiriza « qui
doit valoir “racine” (le mot paraît associée à
l’idéogramme “laine” », Chtr. 973 s/ ῥίζα
(ϝ/wríza) “racine”. La laine
en tant que ses fils sont frisés ou ondulés implique l’idée
de “tour, tourner”, cf. bsq. (B) ULE “laine”,
/*IRI/ “fil” dans le composé IRI-ATZ =
lat. filix “fougère”
et bsq. ITZ-UL “retourner, tourner vers l’arrière”
(/*ITZ-/ pour /ATZ-/ “arrière”), bsq. HURRI-PITZ
“ravenelle” (voir ce mot).
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Cf. gr. πέρι
(péri) “tout autour de” ; |
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Cf. skr. pȧri,
avest pairi “en recouvrant,
en dépassant, en entourant” ; |
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Cf. lat. per ; germ.
got. fair, m.h.a. ver-
; lit. per-“ en dépassant,
au delà” ; irl. ir-;
rus. pere. |
Chtr. 886 : « Πέρι
[péri] rapproché de πρό
[pró] et πάρα
[pára] se relie en tout cas aisément à πέρᾱ
[péra] et πείρω
[peírō], le sens “dépasser” étant
fondamental. » Gr. πέρᾱ
(pérā)
πέρανδε
(pérande) “à l’étranger”, soit “de
l’autre côté”
bsq. HARA(T)
HARAINDI
(voir ces mots) “de l’autre côté”
; gr. πέρι (péri)
est auusi rapproché de gr. πείρω
(peírō) “percer, transpercer” et “traverser
la mer”, qu’il est tentant de rapprocher de gr. τείρω
(teírō) “user, percer, torturer” à racine
/*ter-/ rapprochable (Chtr. 1098) de
gr. τέρην τεράμων
τερυς (térēn, terámōn,
terus) “tendre, faible”, τέρετρον
(téretron) “perceuse”, τετραινω
(tetrainō) “percer, trouer”, τιτρώσκω
(titrṓskō) “blesser avec une flèche, blesser,
faire souffrir”, τριϐω
(tribō) “frotter, écraser”, τορεῖν
(toreĩn) “percer” aoriste
de τείρω (teírō).
Cf. skr. tārȧ “perçant,
qui résonne” et moyen irl. tairm
“bruit”
bsq. OIHU-PATARRA “cri perçant, résonnant”
et PATARRAKA : 1º “alarido : grand cri,
clameur”, 2º “zaragata : fracas” Azk.
II, 159.
Cf. bsq. TIRURI-TE
“tourbillon” dit de vent perçant, des eaux en crue ;
ZIRURI “grande
vitesse” (voir ces mots). |