| /*OR-/*UR-/L-/*wo 
      / el-/, “tourner, retourner”, 
      est extrêmement productive. Pour la signification, on peut se référer à MUS-UR-KA et MUS-UR-IN “fouiller la terre, fouir (porc)”, de /MUS/ “groin, museau” + /UR/OR/ + /KA/ suffixe d'itération, d'action. Pour /MUS/, cf. gr. μάστάξ (mástax) “bouche”, μῦς (mũs) “ muselière”, μύσσομάι (mússomai) “se moucher”, μύσταξ (mústax) “lèvre supérieure, moustache”, peut-être lat. bucca, etc. Cf. MUS-U “baiser” ; MUS-T-OPIL de /MUS/ “groin, museau” + /T/ inorganique + /OPIL/ “boule”, soit “gueule, faciès” ; MUSTUKA “chiffon, mouchoir, gant de toilette”. La correspondance la plus claire semble gr. ὀρύξαι (orúxai) aoriste du verbe ὀρύσσω/ὀρύττω (orússō/orúttō), infinitif ὀρύττειν (orúttein) Chtr. 828, « fouir, creuser, enterrer, déterrer, arracher [les yeux] »  bsq. E(H)ORTZI “enterrer”, dont l’/E/ 
      initial est un augment. 
      Gr. ὄρυξ, -υγος 
      (órux, -ugos) “pioche”  bsq. IOR-ARI, JORRAI “sarclette”, JORRA 
      “sarcler, fouiller”. CHANTRAINE, 828, précise : « gr. ὄρυξ [órux] désigne aussi une antilope qui vivrait en Lybie et en Égypte [...] peut-être oryx leucoryx. » Il cite POKORNY, 868 sq., faisant entrer ὀρυσσω (orussō) dans une vaste famille hétéroclite. Il y a donc des formes à aphérèse de l'initiale et d'autres pleines. Et la racine /*OR-/*UR-/who/el / expliquerait l'appartenance de la famille des noms de cervidés à cornes torsadées, cf. bsq. ORK(H)ATZ “cerf” répondant à gr. δορκάς (dorkás) “animal de l'espèce des cervidés”, etc., : en Grêce, chevreuil, cervus capreolus = gall. iwrch, corn. yorch, bret. iourc'h. D'après Chtr. 829 : « l'/ὀ/ [o] initial est une prothèse ou pourrait reposer sur une laryngale, [donc] on peut évoquer hors du grec quelques mots qui comportent une sourde finale : lat. prés. en /ā/ avec infixe nasal : runcō “sarcler” (runcō, -onis “sarcloir”), skr. luñcati (avec /l/ pour /r/) “arracher”, peut-être lett. rūkēt “fouiller, remuer la terre” [...] celtique rucht (de /*ruqtu/) “porc” (le fouilleur) [= bsq. MUS-URKARI  URDE “porc”, MUS-URIN/MUS-URKA “fouiller 
      le sol avec groin (MUS)”] ; lat.  orca 
      “épaulard”, i.-e. /*porkā/ 
      [...]. Quant à ὀρύα 
      [orúa] “pioche” tardivement attesté, le mot doit 
      être librement tiré de ὀρύσσω 
      [orússo]. » Ajoutons bsq. AITZ-UR “pioche”  /AITZ/ 
      “pierre” + /UR/OR/ “tourner, retourner”, 
      cf. IRA-UL “labourer”, avec factitif 
      /ERA-/IRA-/ et /TIR-UR-I/FIR-UR-I/ “tourbillon” 
      et lat. forāre “percer”, 
      gr. τρῡπάω 
      (trūpáō) “trouer” et τρυμη 
      (trumē) “tarrière” (DIDYME et TAILLARDET) 
      où l'haplologie 
      aurait réduit le préverbe 
      de la forme bsq. /TIR/PIR/ (= /per/ 
      ? de πείρω 
      (peírō) “percer”, de πέρᾱ 
      (pérā) “de l'autre côté, au delà”, 
      skr. pára-, avest. et perse  
      para- “de l'autre côté, 
      au delà”, etc.), /TIR-UR/FIR-UR/ donnant /τρῡ/ 
      (trū-) ?? Le basque offre par ailleurs la forme PIRRIPITA/PIRRITA 
      “mouvement des pierres glissant dans un ravin, un gouffre”, 
      “roue”, “roulette”, où l'on retrouve le sens 
      général de gr. πέρᾱ 
      (pérā) “au delà, franchissement, etc.”. Ainsi 
      l’/ὀ/ (o) initial de ὀρύσσω 
      (orússo) ou l’/E/ de E(H)ORTZI n’est 
      pas une “prothèse” mais constituf mais de la racine 
      /*wol-/ “tour”, “tourner”. 
      Et la coupe est fausse. “Prothèse” aussi dans 
      ὀρέγω (orégo) 
      “étendre en ligne droite”, dans AUR-, AURRE, 
      UR- : “prothèse”, “onomatopée”, 
      “mot populaire”, etc., sont suspects de recouvrir l’ignorance 
      ou l’erreur d’interprétation. /*OR-/*UR-/who/el /  hitt. 
      /wi-/, gr. /ϝοι/ 
      (ϝoi-), bsq. /BI/ à l'initiale évoqueraient /BI/dwis/ 
      “deux”, soit litt. “deux tours” ? = BI(H)UR 
      “retourner, tordre” ? Cf. bsq. TIRURI-TE, FIRURI-KA 
      “tourbillon”, gr. τείρω 
      (teírō) “torturer”, τρύω 
      (trúō) “j'use”, bsq. TORRA “frotter”, 
      UR-KA “serrer, étrangler”, gr. τράχηλος 
      (trákhēlos) “gorge” et τραχηλίζω 
      (trakhēlizō) “tordre le cou à une victime”, 
      τρέπω (trépō) 
      “tourner vers”, τροχός 
      (trokhós) “roue”, τρέχω 
      (trékhō) “courir en rond”, tous des thème 
      II, Chtr. 1136, à comparer aux thèmes I du bsq., exemple 
      TARRAPAT- “course rapide” (de TARRA-KA-TU ?), 
      ce qui expliquerait la gutturale de τρέχειν 
      (trékhein). Enfin, bsq. TREGO-HARRI (th. II) “dolmen”  “pierre 
      circulaire” ? TRIKU “hérisson”, TROKA 
      “gorge, ravin”. Cf. bsq. BI(H)UR “retourner, tordre”, lat. uereor “tordre”, uimen “osier, bois pliant, que l'on peut tresser”, bsq. MIHIMEN “osier”, AIHEN (de BIURRUN ?) “vigne”, plante à vrilles = lat. uītis, hitt. wiyana “vīnum” et qui répond bien à bsq. AIHEN(A) = gr. (ϝ)οῖνος (ϝoĩnos). | ||
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