MURGOI (B) “capullo de flor : bouton de fleur”,
synonymes POPOIN, MURGIL, NINIKA.
MURGOI et MURGIL, composés à “même”
premier terme et dont les deuxièmes termes semblent diverger, pour
un même signifié
“bouton de fleur”, présentent une difficulté d’interprétation
:
1º) |
/MUR-/BUR-/ peut être
pour “bouillonnement” d’eau : cf. MURGIL-DU
(MURR-A “braise ardente”), d’où métaphoriquement
“surgissement de bourgeons”. /SU/ “feu”
se dit pour les éruptions de “boutons sur la peau”,
Azk. II, 231, “granillos que produce el calor en la piel
: échauboulures que la chaleur fait lever sur la peau”.
/MUR-/BUR-/ peut être pour /BURU/
“tête” : cf. MUR-KA-TU “acornear
: cosser, donner des coups de cornes”. Dans ce cas MURGOI
“bourgeon à fleur” signifierait “tête
haute” ?? de /GOI-/ pour /GORA/ “haut”,
comme dans BURGOI “orgueilleux” ? Cf. l’ambiguïté
du toponyme
HURBURU (Estérençuby) interprétable “tête
de fontaine” et “eau bouillonnante” (LA BOURBOULE,
Puy de Dôme ?) |
2º) |
/-GIL/ serait pour
EGI-LE “faiseur” (cf. MURGIL-DU) et le signifiant
serait métaphoriquement affecté pour dire l’éclosion
des bourgeons perçue comme surgissement, à l’image
des bulles de l’eau bouillonnante. |
Enfin il est possible qu’il y ait contamination et confusion
de formes originellement différentes : 1º /MUR-/BUR-/
gr. πυ̑ρ (pȗr)
“feu” et 2º /AUR-/UR-/ “devant,
avant”, etc.,
?
gr. πρό (pró),
skr. prá, avest. fra,
lat. pro “devant, avant”;
v. sl. pradědŭ “aïeul”
bsq. ARBASO “aïeul”, bsq. BURU “extrêmité,
tête, chef”
gr. ἄρχειν
(árkhein) “marcher le premier”
bsq. AUR-KO/AURRE-KO “chef, notable”, etc. Cf.
skr. puro-gavȧ “qui va devant”
= “chef”. Il ne semble pas que lat. burra
“bure, étoffe grossière en laine” qui a donné
fr. bourgeon et débourrer,
puisse entrer dans ce modèle hypothétique d’interprétation.
Voir MURGIL. |