MAITE idée générale d'“amour”,
d'“aimer”, “tendresse”, “passion amoureuse”.
MAITEA appliqué surtout à la femme/à l'homme
aimé(e), la maîtresse, l'amant ; ensuite au/à la préféré(e),
au/à la fiancé(e) ; enfin aux enfants : MAITEA “chéri(e)”.
On peut penser à AMA “mère”, EME
“féminin” comme base du mot, suffixé /-TU-A/
/-TE-A/,
et serait un verbe dénominatif
au participe. Et on peut évoquer la racine /MAI-/ “don”/
i.-e. /*mei-/ “échanger”,
cf. skr. maithunam “accouplement”,
M. 425 s/mūto, -ōnis
= “Priapus”, “membrum
virile” : « Il s'agirait d'un groupe de mūto,
-āre “changer, échanger”
» dont la racine /*mei-/ serait
anciennement élargie
par /t/ (/th/),
skr. mithāh̥ “en alternance
avec” ; cf. irl. moth “membrum
virile”. On peut aussi évoquer certaine coiffure
féminine basque MOTTO dont l'agencement, voire le “bijou”
fixé dessus pour les cérémonies, avait valeur d'alliance
matrimoniale, et MOTX “vulve”. Cf. le nom de dieu Mūtūnus
Tūtūnus, divinité
priapique, symbolisant l'union des sexes dans le mariage : cui
mulieres valatæ togis prætextatis solebant sacrificare.
P. F. 143, 10.
En se basant sur la racine i.-e. /*mei-/
on pourrait envisager un ensemble /MAI-/MAN/MAITE/
dérivant de formes fléchies
de /BI/ “deux”, /BIZ/ “en double”
consonne
initiale amuïe
: AIHEN “cep, clématite, vigne”, OIHAN
“bois, buisson, broussaille”, et avec consonne initiale : MAIMEN
“osier”, MAINA “grâce”, BIHUR
“tordre, plier”, BIGUN “maléable”,
BIKUN/BIKOITZ “paire, double” (cf. skr. mithunȧḥ
“paire” ; avest. miθwarən
“paire” ; v. sl. mitusĭ
“alternativement”, lette miêtus
“échange” ; skr. maithunam
“accouplement”) et aussi BIRAZ-KA-TU “s’accoupler”.
Cette acception est absente chez AZKUE qui donne en I, 170 : “dividir
de dos en dos : diviser deux par deux” ; BIGIRA “tertulia,
serao : soirée, veillée”, BIGIRAAK
DIRA BESTE OLGEETA BATZUK, BASERRI-ETXEETAN MUTILLAK ETA NESKAAK GABAZ EGITEN
DITUEENAK “las tertulias son otras diversiones que los muchachos
y muchachas promueven de noche, en las casas de las aldeas : les veillées
sont les amusements des jeunes gens et des jeunes filles, la nuit, dans
les maisons villageoises” ; BIÑAKATU “(s)’accoupler”.
Cf. gr. ἀμείϐω
(ameibō) “échanger, changer”, soit racine /*ǝ2m-ei-gw-/
« mais le morphème /gw/
serait exceptionnel. » Chtr. 74. Cf. lat. amo,
-āre “faire l'amour”,
“être amoureux”, “avoir un amant, une maîtresse”,
amica “maîtresse, amante”.
A. MEILLET, 29, évoque amita
“sœur du père, tante paternelle” et amma
“maman”, et gr. δάμνημι
(dámnēmi) par la glose
d'Hesychius : αδαμνειν·τὸ
φιλειν (adamneintò philein)
= “aimer”, en fait “dompter” en phrygien. Voir
/MAI-/MAN/,
MOTTO. |