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LEGAR : 1º “gravier déposé par les eaux, les avalanches, les glaciers” ; 2º “contribution, impôt” dont s'acquittaient en nature les agriculteurs en entretenant les routes avec du gravier qu'on allait chercher dans les terrasses des gaves, le long des cours d'eau, dans les sites d'accumulation dits LEGARRIA, LEGARRETA, LEGARTO, LEGARRAGA, etc.
  Suite à cette acception LHANDE explique (665) : « États généraux de la Soule, corps législatif qui existait avant la Révolution » et il ajoute comme autre signifié « adj. légal, légitime [cf. lat. legalem]. » ??
  Il peut s'agir d'une confusion et c'est, peut-être, une étymologie populaire : le “Silviet” de Soule ne légiférait pas, mais prenait les délibérations nécessaires à l'administration locale, principalement la répartition de l'impôt et des corvées (LEGARRA), ce qui expliquerait la dénomination populaire de LEGARRAK (pluriel) affectée à ces assemblées, et qui n'aurait aucun lien avec lat. legalem. Du reste, LHANDE admet, par la présentation *LEGAR II que ces significations ne seraient pas attestées, tout en lui paraissant plausibles.

  LEGAR semble être un composé /*LAG/-KAR/ de LAGA “laisser” (Azk. 516) et /-KAR/ “pierre”, soit “pierres, cailloux abandonnés, déposés” ; cf. MAILEGU “crédit, prêt d'objet ou d'argent”, LAGE-TU “permettre”, LAKHA “proportion de grain laissée au meunier pour payer le travail de mouture” ; et /HAR-/AIZ-/KAR-/ “pierre” ; cf. les composés KAR-BE, LAKARRA, LAKARRI (noms de communes), KAREAITZ, KARE “calcaire” et HARR-I “pierre”, HARIÑA à suffixe de diminutif “sable” qui se superpose à lat. harēna “sable”, « sans étymologie claire » M. 289 ; anciennement (h)asena, sabin fasēna, ce qui tend à renforcer l'antériorité de la forme conservée par le bsq. : /AIZ/, thème I, “pierre” (cf. AIZ-GORRI, MOUNDAIZ, AIZBAKOTX, AIZAGER ... toponymes).

  E. BENVENISTE, Origines, 5 : « le nom de la “pierre” avec ses multiples dérivés constitue une vaste famille, que M. REICELT (IF. XXXII, 23 et sq.) a ramenée correctement à un neutre /*āk/
(/*ok-/) gén. /*aknes/ (/*oknes/) ; cf. d'une part pers. ās, de l'autre skr. áçnaḥ gén. singulier » L'auteur reprend le thème en l'ordonnant autrement :

élargissement /*-ēr/ dans skr. áçri “coin”, gr. ἄρκος (ákros), lat. acer, umbr. ukar “mont”, v. irl. ēr “haut” [bsq. GARAI, GORA “hauteur”].
Élargissement en /*-en/ : skr. açán-açn, avest. asan-asn- “pierre”, gr. ἄκων (ákōn) “javelot”, ἄκαινα (ákaina) “pointe”, got. ahana “pointe”, skr. aṡáni “pointe de flêche” [bsq. EZTEN (*AIZTEN) “dard”, HAGIN “molaire”, dans Codex Calixtinus : AUKON pour “dard”].
Élargissement en /*-i / : gr. ἀκίς (akis), lat. aciēs, v. sax. eggja “pointe” [bsq. HEGI “coin, angle, crête, côte”], etc.
Le grec offre des formes à :
/κ/ : κραναός (kranaós) “rocailleux, escarpé” dit d'Ithaque chez Hom., d'Athènes Κραναά πολις (kranaá polis) “Cité rocailleuse” ; κρᾱνιον (krānion) “crâne” de κάρᾱ (kárā) “tête”, mais « les rapprochements proposés avec κράναος (kranaós) sont peu plausibles . » Chtr. 578. Cf. pourtant les expressions familières de divers idiomes, “le caillou” pour “tête”, existent.
/χ/ (kh) bsq. /KAR-/HAR-/ : χαράδρα (kharádra) “ravin pierreux”, verbe χαράσσω (kharássō) “aiguiser” [bsq. XORROTX-I], χαρία (kharia) “récif”, χάρυϐδις khárubdis) “gouffre”, χέραδος (khérados) “galet, gravier”, χερμας (khermas) “pierre”.
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