LAGUN : 1º “compagnon” ; 2º
“ami (choisi)” ; 3º “partenaire de couple”
; 3º “auxiliaire” ; 5º “confident”,
cf. EHIZ GEIHŌ GURE LAGUNA “tu n’es plus
fiable pour nous” ; 6º “individu, personne, habitant”.
Dérivés (R) LAGUNAI “sympathique”,
LAGUNGO- “aide, secours, recours”, LAGUNTZA “fait
d’aider”, LAGUNDU “’secourir, venir en aide,
accompagner”.
La finale en /n/ fait penser à une forme verbale adjectivante
: cf. IKASTUN “étudiant”, JOSTUN
“couturier”, SALDUN “vendeur”, PIKUN
“pourvu de bec”. TOVAR & AGUD, 295, citent
des langues du Caucase, le hongrois, le plomd d’ampurie sans beaucoup
de conviction.
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1º |
On pense à la racine de lat. lāx,
lacio, liciō, lacessō, lactō, lectō,
qui a les sens de “appât, ruse, tromperie, séduction”
: verbe laciō “attirer,
séduire”, et cf. delicatus,
deliciæ au sens concret “mignon” (cf.
Cic., Diu. 1, 36-39 : « amores ac deliciæ
tuæ, Roscius » et IUPPITER
Elicius, etc.). Lat. *allecticō,
fr. allécher, lat. delectō
“charmer”, etc. MEILLET, 347 : «
Lāx, lacio, -ere appartiennent
à un groupe de mots expressifs, populaires, d’origine
inconnue : laqueus “lacet”
en fait peut-être aussi partie. On partirait de /*lakw-/.
» |
2º |
Cf. bsq. LAGA-(TU) “dejar
: laisser, abandonner” : Bsq. LAXA-TU “lâcher,
détacher”. LEGI (dans MAILE(I)GU
“crédit”, “prêt”), LAGE-TU
: 1º “permitir : permettre” ; 2º
“remover : remuer” ? Azk. I, 516. Cf. lat. lēgo,
-āre “déléguer à quelqu’un
la charge de faire quelque chose”, “léguer”.
Dénominatif de lex “loi”
qui contient une idée de convention, de contrat entre deux
personnes, d’acceptation. |
3º |
gr. λακαίω
(lakaíō) “relacher”
λαγνος
(lagnos) “qui se laisse aller au plaisir, à la débauche,
à la licence”
λαγνεία
(lagneía) “relations sexuelles, salacité”.
Chtr. 611. Cette dernière acception nous renvoie à celle
de bsq. LAGUN “compagnon, compagne”, dit du partenaire
du couple. Le verbe gr. aoriste
λαγάσαι
(lagásai)
lat. lāx “séduction”
delicatus “mignon”,
bsq. LASAI “calme, commode, tranquille, large”
LASA-TU “(se) satisfaire, se tranquiliser”. |
On peut essayer trois voies pour l’étymologie :
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1º |
de LAGA “laisser” parfois employé
dans le sens de “pousser, soutenir” ? Exemple : ATHE-LAGA
“verrou de bois des portes”, mais résultant peut-être
d’une confusion avec ATHE-HAGA “barre de
vérouillage de la porte” (Estérençuby)
; le “suffixe” /-UN/-ON/ = “pourvu
de, ayant” ? Cf. gr. λείπω,
λειπομαι
(leípō, leipomai), lat. linquō,
ere “laisser quelqu’un, quelque chose (où
cela est)”, “abandonner”. |
2º |
d’une forme verbale disparue qui signifierait
“échange, réciprocité” /*LAI/
?? Cf. LAI/LAIA “houe, fouilleur” pour retourner
la terre, et LEI/LEHI “désirer, vouloir”
LEHEN “premier”
LEHIEN, superlatif, “le préféré,
le plus voulu”, cf. gr. λωī́ων
(loī́on) “meilleur, plus agréable, plus favorable”.
Correspondaces hypothétiques : gr. s/ἄλλος
(állos), Chtr. 64, ἀλλαγή
(allagḗ) “échange, changement, change” et
byzantin ἀλλάγιον
(allágion). S’il s’agit d’un emprunt au grec
(?) il y a eu aphérèse
de ἀλ- (al-), cf. bsq.
LEHI et gr. λὤ
(lō) sur βουλομαι
(boulomai) et lat. uolo, uelle. |
3º |
Emprunt direct à lat. legio,
-ōnis “choix” (?) cf. gr. λογάς,
-άδος (logás,
-ádos) “choisi”, de gr. λέγω
(légō) “choisir”
λογή (logḗ)
“attention, soin” ; lat. lēgo,
-āre dont une des acceptions est “choisir”.
Vocalisme /a/u/ dans LAGUN ?... |
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