KOKORIKO, KOKORIKA-TU “a cuclillas, à
croupetons, accroupi”. La forme peut s'interpréter de
deux façons :
1º |
redoublement d'un radical /*KOR-/*KUR-/
“(se) courber”, cf. KUNKUR “bossu, voussé”,
UGUR-TU “(s)'abaisser, (se) plier”, etc. |
2º |
dérivé de la racine i.-e.
/*kekwr̥ /n-/,
/*kokwr̥ /n-/
qui a donné skr. çákr̥-t
“ordure, fumier”, gr. κοπρος
(kopros) “ordure, fumier”, etc |
On peut raisonnablement penser que le sens premier fut celui de s'accroupir,
duquel dériveraient tous les autres : excrément, ordure, etc...
Grammaticalement KOKORI-KO est une sorte
de supin
: le suffixe final /-KO/ est une désinence
de génitif
de but, de destination, servant dans la conjugaison moderne pour former
les futurs, un équivalent du /to/
anglais, cf. lat. quo-an-do (= pour
quand) ; le /i/ est une flexion
ou désinence primaire du verbe. L'actuelle grammaire dirait /*KOKORITE-KO/
ou /KAKITE-KO/ avec une nouvelle auxiliation ([EG]-IN/[EG]-ITEN)
pour former l'“infinitif”, forme lourde mais ayant permis de
régulariser la conjugaison. |