| KEINU/KHEINU/KEIÑU “mouvement
rapide et furtif” ; Azk. I, 480 1º “guiño,
guignement” ; 2º “grimace” ; 3º
“menace” ; 4º “feinte” ; 5º
“geste, signe” ; 6º “un petit peu, un semblant”.
Dans le MUS, jeu de cartes, le mot signifie “clignotements
codés des yeux, des lèvres, de la langue” à l'adresse
du coéquipier. Cf. lat. cinnus (cinna, cinnis) “clin d'œil” ; Fulg. Serm. Ant., 46 « nictare dicimus cinnum facere. » Ailleurs « nicto est quod rustice dicitur cinno. » Lat. nictāre “cligner des yeux, clignoter”, M. 440 : « fréquentatif intensif d'un simple disparu, dont le substantif verbal nictus est encore attesté (Cæcil, Laber.), cf. cōniueō et nītor. » Lat. cōniueō “fermer les paupières” de la racine de forme problématique /*kneigwh-/ Cf. bsq. NINI : Azk. NIÑIRIKU : 1º “pupille de l'œil” ; 2º “bourgeon, germe” ; BN NINIKA, souvent précisé BEGI NINI “pupille de l'œil” Pour l’étymologie on peut aussi envisager le radical /HIGI/ “bouger, mettre en mouvement”, dont l’aphérèse de la première syllabe serait compensée par le /i/ de KEINU ; K(H)EI- étant désinencé à l’inessif-gérondif /N/ et le /U/ final à valeur participiale. On aurait alors une correspondance avec la formation de gr. κῑνέω (kīneō) “mouvoir, mettre en mouvement, bouleverser”, dont FRISK, cité par CHANTRAINE, 533, fait le rapprochement avec κίω (kíō) “se mettre en mouvement, partir”. Chtr. 536, s/κίω (kíō) : « Le radical κι- [ki-] se retrouve exactement dans lat. ci-tus “rapide”, “proprement”, “mis en mouvement” [...], con-citus, sollicitus, etc., à côté des présents ciēre, ciō, s/cieō d’ERNOUT-MEILLET. » Cf. bsq. XITUN, XITUNKARA “rapide, rapidement” ; cf. gr. κῑνέω (kīneō) “mouvoir, mettre en mouvement, troubler, bouleverser” dont le /ῑ/ (ī) long ne s’explique pas (sauf à l’interpréter K-EI-N-U ??) soit GAIN (de GARAI-EN) de UGAIN (de UR-GAIN)/UHAIN “vague” et bsq. /HIGI/ en serait un dérivé réduit. Chtr. 533 : « L’iota [/ῑ/ (ī)/] long [de κῑνέω (kīneō)] est inexpliqué. » |
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