Si un moteur de recherche n'a sélectionné que cette page coupée du reste du service, cliquez sur le bouton Pour accéder à tout le site web ETCHAMENDY.com
-KARI, KARI-A “à l’occasion de, au moment précis où”, “l’à propos, la convenance”, “raison d'un procès quelconque, en tant que, à l'occasion de, dans le but de”. Employé particulièrement pour “cérémonie”, “fête religieuse” : BAZKO-KARI “à l'occasion de Pâques”, EGUBERRI-KARI “pour, à l'occasion de Noël” ou pour un événement marquant : URTE-BETHETZE-KARI “à l'occasion de l'anniversaire”, KARIA HORTARAT “pour, à l'occasion de cet événement”, “à la faveur de etc...”
  /-KARI/ s’emploie en postposition, est peut-être senti comme un jeu de suffixation double /KA-/ à valeur d’itération + /-RI/ (de /-ARI/ ?) à valeur d’agent. Cf. LAS-TER-KA-RI “coureur” de /LATS-/LAS-/ “courant d’eau, ruisseau” + /-TER/ valeur d’action (et instrument) + /KA/ d’itération-thématisation + /RI/ à valeur d’agent.
  /KARIA/ déterminé à emploi autonome signifie “en raison de, à propos de”, cf. le substantif ZALETASUNAafición : affection”, “devoción : dévotion” et l’adjectif ZALEaficionado : amateur”, qui procèdent du suffixe /-ZALE/ “amateur de, intéressé à, pratiquant de, auteur de”. À ne pas confondre avec (BN, S) ZALHEfirme, ligero, flexible : solide, agile, souple” (Azk. II, 406) et “rapide” synonyme et quasi homophone de (BN, L) ZAL(H)U (Azk. II, 407 ; Lh. 1068).

  Correspondances probables : cf. dans le prénestin nationu cratia, thème II réduit, “pour une naissance”, A. MEILLET, 272, s/genō.
  Lat. grātus, adjectif à sens passif et actif employé pour les personnes et les choses :
  - passif : “accueilli avec faveur ou reconnaissance, agréable, favori” ;
  - actif : “reconnaissant, qui a de la reconnaissance”.

  A. MEILLET, 281 : « le neutre grātum a été substantivé et a passé dans les langues romanes, it. grato, fr. gré (*) ; britt. graz bsq. KARIZ : ZER KARIZ HOLA JAUNTSIRIK ? “pour quelle raison, événement, ainsi (bien) mis ?”

  Cf. gr. χάρις (kháris) “grâce, faveur, bienveillance”, “reconnaissance, gratitude” qui est relié à χαίρω (khaírō), Chtr. 1248, “se réjouir, être joyeux, aimer à”, qui lui-même est rapproché de skr. háryati “désirer, aimer, avoir plaisir à”, v.h.a. ger “désirant”, gerôn “désirer”, gern “désireux” ; bsq. GURA “envie, désir” ERRAN-GURA “ce que l'on a envie de dire” et “la signification” d'un signe, d'un mot, d'un évènement : la racine posée par Chtr. est /*χαρ-ye/o-/, c'est-à-dire /*ghor-ye/o/ pour le grec, /*gher-/ pour le skr. On a de la même famille lat. hortor, v. lat. horitur “il exhorte” et bsq. AIHER “envie, concupiscence”, AIHER-TU “désirer, avoir envie de”.

  Autre correspondance possible : gr. καιρός (kaíros) “le point juste qui touche au but”, d'où “l'à propos, la convenance”, “l'avantage, ce qui est opportun”, “un bon moment, bonne saison”, Chtr. 480. Cf. NT, Math. 26, 18 : « ὁ καιρός μου ἐγγυς ἐστιν [o kairós mou engus estin] » = « tempus meam prope est » = “mon heure est proche”. Gr. καιρός (kairós) a été rapproché avec hésitation de κρω (kū́rō) “atteindre, rencontrer, tomber”, dont l'étymologie serait ignorée, (Chtr. 603). Cf. fr. occurence “circonstance”. Le lat. currō “courrir” est rapproché, M. 160, de irl. carr “char”, gaul. carros, et du germ. : v. isl. hross, v. angl. hors de /*hrussa/ “cheval” ; cf. fr. rosse et cast. de CERVANTES Rossinante.

(*) « [...] gratus est probablement un ancien terme religieux, qui répond au sanskrit gūrtáh et au lituanien gìrtas “célébré”. » Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française, éd. 1998, T II, 1624, s/GRE.

Retour à la liste des mots du lexique
commençant par K