JAUZ-I, DAUZ-I (S), (YAUZ-I)/JAUZTEN “sauter”,
“bondir”, “se jeter sur”, “s'élancer”,
“émettre (IRRINTZIN)”, “exploser (de colère)”.
On évoquera gr. εἴσατο
(eisato) aoriste
de ἴεμαι (íemai)
“se mettre en route, se hâter”, “marcher contre”,
“lancer, se lancer” ; hitt. hway
“se hâter”, skr. véti
troisième personne du pluriel, vyánti
“poursuivre”, lit. vejú, výti
“chasser”. La forme bsq. aurait pour thème de base /*YAU-/*YEI-/
(th.
I)
i.-e. /*wei-/ (thème I) et comme
thème II /*YhI//*wi-/
(ou /ye/yi/).
Avec racine pleine suffixée /-z/ (sans doute auxiliaire /IZ-/
“être”) nous avons /JAUZ-/ “sauter”,
et avec racine réduite ? (rare en bsq.) /YZ-I/IHI-ZI/
“chasse, chasser” avec même suffixation /-z/.
Le lat. iaciō “jeter,
lancer”, parfait iēci, sup.
iactum, avec la gutturale sourde, n'est
contradictoire qu'en apparence : la forme s'explique par le gr. ἧκα
(ēweka) parfait
à augment
et flexion
/-ka/ de ἴημι
(íēmi) (de /*yi-yē-mi/)
“je lance en avant, je jette” (cf. fēcī
de faciō “faire”, qui
répond à gr. ἔθηκα
(etheka) de τίθημι
(tithēmi) “poser”, et probablement à bsq. /EGI/KIN/
“faire”). Mais gr. ἔθηκα
(éthēka), ἧκα
(ϝ/wēka), lat. iaciō
et īcō “frapper”
évoquent bsq. /JO/JOKA/JOKA-TU/ dont le champ
sémantique très général
recouvre ces acceptions, et dont la base est /Y/JO-/ donnant
la forme athématique
JO-KA à suffixe d'itération, d'effort répété
vers le terme du procès. JO “frapper”, “lancer”,
“atteindre”.
Une autre étymologie est imaginable qui serait sémantiquement
plus proche de bsq. JAUZI/DAUZI (radical /JAUZ-/DAUZ-/
de l'impératif
impersonnel moyen DAUZ ! et auxilié moyen DAUZ HADI
! “saute, bondis”, actif DAUZ EZAK ou sur-auxilié
DAUZIN EZAK, et serait donné par l'aoriste ἔθευσα
(étheusa) de θέω1
(théō) “courrir” et au figuré “se précipiter”,
cet aoriste étant « très tardivement » attesté,
Chtr. 433. Futur θευσομαι
(theusomai). Un adjectif archaïque θοός
(thoós) “rapide, vif” (Hom.) dit de guerriers, etc.,
a donné le verbe dénominatif
θοαζω (thoazō)
“mouvoir rapidement, bondir”. Chtr. 433 : « le présent
thématique
θέ(ϝ)ω
[théϝō] (θεϝ-
[theϝ-] bien garanti par le futur) répondrait à skr.
moyen dhavate “couler”,
etc. [...] Myc. Θόασ,
-αντος [Thóas,
-antos] ; nom propre (aussi comme nom de fleuve), Θόωσα
[Thóōsa], féminin. L'actif en skr. comporte un vocalisme
long : dhā́vati. » L'actif
factitif
de bsq. donne ERAUZ-I et DAUZAAZI (DAUZERAZI) de /-ERA/
morphème de factitif + /DAUZ-/.
Cf. gr. ἔθῡσα
(éthūsa) “bondir, s’élancer avec fureur”
en parlant de guerriers, Chtr. 443 ; il précise, en 448, s/θῡ́ω
(th ō)
θύελλα
(thúella) “ouragan, tempête” [cf. bsq. HAIZE BAHOLA
gr. ἄελλα
(aella)] aurait servi de modèle pour θύελλα
(thúella) ; gr. θῡ́ω
(th ō)
“bondir, s’élancer avec fureur” (vent), de *θυ-ϝν-
ω (thu-ϝn- ō), imparfait de ἐθυνεον
(ethuneon), recouvrirait skr. dhŭ-nó-ti
“secouer”. Voir DÜNDÜ
et DURDUZA- [Θυστήριος
(Thustḗrios) surnom de Dionysos]. |