JARR-(I), EXER-(I), (E)ZAR(I)
à l'actif “établir, fonder, asseoir, placer sur
un siège, placer, poser, mettre, etc.”, au moy. “s'accoutumer,
être en disposition de...” La forme E-XER conduit au rapprochement avec lat. sedēre (le /e/ initial doit être un augment, soit la fossilisation (fréquente) d'une forme verbale fléchie archaïque). Le dérivé XEDERA “piège d'oiseleur”, qui est un perchoir muni de lacets de crins, et “sautoir” dans une clôture, “pose-pied”, est une forme qui permet le rapprochement avec gr. ἕδρα (ϝ/sédra) “siège”, le /ϝ/ pouvant se réaliser par /s/, cf. lat. lecti-sternium et gr. ἐδώλια (ϝ/sédṓlia) “résidence, tillac, siège de théâtre”. L'explication du /r/ de JAR, (E)XER est donnée par l'ombrien sersitu = sedētō, serse = sedens, par le gr. ἱδρύω ((s)idrúō) “fonder, établir”, verbe en rapport évident avec /*sed-/, ἔζομαι (ϝ/sézomai) “s'asseoir” (Chtr. 313) qui procède de l'aoriste ἐζόμην (ϝ/sezómēn) peut-être. Chtr. : « Ce prétérit ἐζόμην [ϝ/sezómēn] semble souvent fonctionner comme aoriste, on a pensé qu'il recouvre pour partie soit un thème d'aoriste à redoublement /*se-sd/ (cf. av. opt. ha-zd-yāt), soit un aoriste thématique sans redoublement, avec augment /*e-zd-/ [bsq. E-XER-] avec une aspiration analogique, cf. Chtr. Gr. Hom. I, 336 . » Ainsi le/r/ permute avec le /s/ (bsq. ORTZIRI/OSTIRI “arc en ciel”). « De la même racine /*sed-/, v.h.a. sizzen, un autre thème de présent exprimant l'aboutissement et, volontier factitif, présent thématique à redoublement en /i/ et avec vocalisme zéro, ἴζω [ϝ/sízō] de si-sd-o, (cf. lat. sīdō, ombrien sistu, sidito, skr. sī́dati) » semble correspondre à bsq. ETZAN “être couché” et “coucher” factitif. Mais le got. satjan (qui doit reposer sur /*sod-/ M., Chtr.) et lat. perfectum sēdī (de sidō) indiquant le procès arrivant à son terme : “je m'assieds, je me pose” (cf. sistō “je m'arrête” en face de stō “je suis placé, je suis debout”), M. 610, répondent clairement à bsq. ZUT, ZUTZUT “debout, debout raide, tout droit”. Ce n'est contradictoire qu'en apparence, le bsq. moderne pratiquant encore la tournure JAR ZAIZTE ZUTIK = “mettez-vous (posez-vous) debout” pour ZUTI ZAITEZTE = “levez-vous”. Pour ESERI/EXERI, TOVAR & AGUD, 588 : « no parece aceptable la relación con lat. sēdeō de i.-e. /*sed/. » |
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