JABE/JABA/JAUBE, XABE : 1º “dueño
: propriétaire, maître” ; 2º “parent,
parent par alliance”, Azk. I, 380 ; (Aezk.) “propriétaire,
maître, possesseur, parent” ![]() La forme semble relever de la famille de /JAT-/N-/ “manger” sur une base nue /JA-/, comme dans JAGOTE “carnaval”, dont variantes IHAU-TE, IÑAU-TE, en relation directe avec /JAT-/N-/ (cf. v. fr. Saint Pansard “fêté à carnaval”). La forme IÑAU-TE rapprochable de /ÑAKA-/ “mordre” (de JAN-KA) éclaire la provenance du dérivé. Le morphème /-BA/E/ est à interpréter : s’agit-il d’un auxiliaire /BE/ “être à, devoir” ? Et la forme /BA/ résulterait de l’amalgame /EA/ ![]() Donc JABE semble un composé de /JAT-/N-/ “manger” et de /BE/ “devoir, devenir”, soit le sens de “être à manger (à), avoir de la nourriture”, etc., c'est-à-dire le sens primitif de “possession, domination, maîtrise” de la nourriture et du clan. Correspondances hypothétiques : une métathèse très ancienne aurait pu être à l’origine de (Chtr. 1168) « skr. bhȧjati “partager” [= bsq. ZAT-I composé sans métathèse], au moyen bhȧjate “recevoir une part, profiter de” ; le sens de “manger”, etc., apparaît dans les appellatifs bhak-tȧ-, neutre, “portion, repas, nourriture”, bhakṣ-á, masculin, “nourriture, boisson, plaisir”, avec les verbes bhakṣȧyati et bhȧṣati “manger, boire, profiter de”. Le sens originel de “partager” se trouve dans tokh. B pāke, A pāk “partie” d’un i.-e. /*bhagos-/ d’où skr. bhága-, masculin, “possession, bonheur”, avest. baga-, baγa- “part, bonheur” ; d’autre part skr. bhága-, masculin, “celui qui attribue, maître” épithète des dieux, en avest. baγa-, v. pers. baga “dieu” […] v. sl. bogatŭ “riche”, u-bogŭ “pauvre”, bogŭ “dieu”. » Et v.h.a. got, angl. god ? autre “métathèse” ? Mais on évoque ici une racine i.-e. /ghew-/ “versement continu d’un liquide répandu abondamment” et ses élargissements ![]() La famille dérivée de i.-e. /*bhagos-/ est considérée à la base de gr. φαγειῖν (phageĩn) “manger, dévorer, avaler”, φαγι (phagí) “nourriture” ![]() L’anthropologie comme l’éthologie éclairent les relations chez le mâle dominant de la harde qui conduit à la pâture ou contrôle les sources d’alimentation entre le fait alimentaire et le pouvoir. Voir BAZKARI. |
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