IÑHURTU “(s)'engourdir, avoir une crampe” ![]() Patronyme EÑURRATEGI ; c'est un terme pour “fourmilière” aussi. Composé d'interprétation problèmatique : IÑHAR “étincelle”, “éclair”, “rayon”. La forme pourrait recéler l'idée de “feu” (lat. ignis, en poésie “éclairs, astres” et “feu” au propre et au figuré, “feux” de l'amour, de la colère. Skr. agniḥ, hitt. agniš, v. sl. ognjĭ, lit. ugnîs, lett. uguns). Bsq. IÑHAZI “éclair” de /IÑ/ “feu ?” + /HAZI/ “semence ?”. Mais le deuxième terme /HAURRI/HURRU/ est lui-même pourvu d'un suffixe thématique /-U/-I/ et se dénonce comme un verbe probable : bsq. ERRE “brûler”, lat. ūrere “brûler” et amburō “brûler autour” et surtout in-ūrō “brûler dedans” peut fort bien accréditer une formation latine de ENHURRU, mais outre qu'il n'est possible que rarement de déterminer en i.-e. qui est à l'origine de quoi, en l'absence de test métalinguistique, il y a une aspirée /h/ de bsq. présente dans toutes les variantes de bsq. ainsi que dans d'autres dialectes i.-e. hors le latin. On retiendra comme hypothèse /-HUR/-HAUR/ “feu” avec thème /u/i/, et préverbe /EN/IN/ et /ZIN/, en liaison avec l'idée de “feu”, en tous cas “brûlure” que produit l'acide formique, “engourdissement” par le formol (aldéhyde formique). Hitt. paḫḫur, gr. πυ̑ρ (pȗr) “feu”. Le correspondant de bsq. INHUR (synonyme XINHAUR) : lat. formīca, formicāre “démanger”, irl. moirb, v. isl. maurr, avest. maoiriš, gr. μὑρμηξ (múrmēx) et βὑρμαξ, ὅρμικας (búrmax, ϝórmikas), skr. vamráḥ, vamrī. M. 248 : « Le /ur/ de furmīca (App. Prob., GLK IV 197, 27) peut être ancien » Il précise : « les noms d'insectes, n'appartenant pas au fonds noble du vocabulaire, sont sujets à toutes sortes d'altérations populaires; cf. pūlex et vermis “puce”, “ver”, etc. . » À rapprocher bsq. MARMUTZ tous types de “bestioles, insectes, moucherons, etc.” ; HAR “ver”, MA(R)MU “vilaine bête”, “épouvantail”, qui, avec suffixe de diminutif /TZ(O)/TX(O)/, donne MARMUTZ ![]() ![]() Gr. νάρκη (nárkē) “engourdissement, torpeur”, μυρμηκίασις (murmēkiasis) “narcose, narcotique”. Semble génitif adjectivant (/-KO/ génitif de provenance) suffixant un radical obtenu par coupe anomale de ENHAURRU, cf lat. būrere (de amburō) ![]() La racine en serait /*mour-/, cf. v. norr. maurr et /*ḿeur/ pour v. suédois myra (de /*meuriōn/) ; avec /w/ initial et /m/ intérieur, skr. vamrá (évoquant à la métathèse près angl. warm “chaud” (lequel, sans métathèse, n'est pas loin de gr. βορμᾱξ (bormāx) ni de bsq. MARMUTZ), à côté de skr. valmikǎ- ![]() Avec /*meur-/*mour-/, pourrait-on éclairer une étymologie commune à bsq. IÑHUR et ses dérivés, et à gr. μὑρμηξ (múrmēx) et ses dérivés ? CHANTRAINE, 723 : « μὑρμηξ [múrmēx] serait une forme à redoublement qui fait penser à lat. formīca si cette forme résulte d'une dissimilation (comme dans formīdō) . » [...] « Lat. formīdō “épouvantail” (M. 248), dont le sens incline à le rapprocher de gr. μορμώ (mormṓ) “épouvantail”, serait une forme à redoublement, avec même dissimilation que dans ormīca. » Mais CHANTRAINE ne donne pas d'étymologie pour μορμώ (mormṓ) “croquemitaine”, ni pour /*mour-/. Or Azk. II, 52, MURRA “braza ardiente : braise ardente”. Le bsq. comporte un MA(R)MU/MAMU : 1º toute “bête dangeureuse”, araignée, serpent, cafard, guêpe, crapaud, loup, ours, etc. 2º “épouvantail”, “être nocturne agressif mais imaginaire”, “fantôme, ombres douteuses, revenants” et même “violeur masqué” évoqué pour convaincre les jeunes filles de rentrer à la maison avant la nuit, “rapteur de jeunes filles”, conception reposant sur des récits, des histoires de disparition de jeunes filles, véridiques. Un mythe (Beyrie-sur-Joyeuse) auquel souscrivent au moins deux aïeules vivantes en 2006 : qui auraient entendu “ERREGE SALOMON” dans “ERREKA-HANDI”... chasser ? [l'auteur de ces lignes qui y habite sait que des braconniers y opèrent communément de nuit] rapteur de jeunes (cf. Hist. de JAUBERRIKO NESKA). Une variante MAHUMA “croquemitaine” appelé pour inciter au calme et au sommeil les petits enfants trop agités ; LHANDE le traduit par “cauchemar”. Et MATZARRO “être terrifiant” dont il n'est pas facile de discerner s'il s'agit d'un fantôme ou d'une représentation onirique (Estérençuby, quartier de Ezterengibel). Ceci incite à penser que gr. μορμώ (mormṓ) et bsq. MARMU/MARMUTZ sont une même chose (cf. bsq. LAMIA et gr. Λάμια (Lamia), lat. lámia). Et nous avons gr. μὑρμηξ (múrmēx) à élucider. Chtr. 723 : « La forme grecque μὑρμηξ (múrmēx) pose encore deux problèmes de détail : la suffixation gutturale se retrouve en grec dans les mots du même genre, comme σκώληξ [skṓlēx], σφήξ [sphḗx] “ver” et “guêpe” ; c'est indépendemmant que le lat. a créé formīca et le skr. valmīca ; d'autre part, le vocalisme /υρ/ [ur] peut être un traitement de /r̥ /, cf. ἄγυρις [águris], [...] plutôt qu'un traitement de /or/. » Pourtant, /*ur/ semblerait une réduction (thème II) de /*our/ (th. I) ![]() ![]() ![]() ![]() Lat. cyma est un emprunt à gr. κυ̑μα (kȗma) qui dérive du verbe κυεω (kueō) “devenir enceinte, porter dans son sein”, qui a donné le nom verbal κύημα (kúēma) “embryon” et κυ̑μα (kȗma) “gonflement”, “bourgeon”. Cf. bsq. HUME/KUME “petit mis au monde”, qui peut avoir dérivé d'une autre racine (cf. homo = né de la terre humus, etc., ![]() On peut supposer que cĭmex ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Pour l'explication de bsq. IÑHUR/ZINHUR “fourmi”, la forme de lat. in-ūrō convient pour la première forme, mais le /z/x/ de la deuxième, qui pourrait recouvrir un /h/ ou un /k/ constitue un problème. Les doublets TXINDURRI et XINHURRI “fourmillement” de IÑ(H)URRI “fourmi” qui est à la base du verbe IÑ(H)UR-TU, peuvent orienter l’étymologie des formes dans une autre direction : TXINDURRI ![]()
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