IDI “boeuf”
ITZAIN “bouvier, conducteur d’attelages” de bœufs,
mulets, etc. (de ZAIN “veiller, surveiller, soigner”,
etc…), cf. IPHURU-KO “goupille” qui clavette le
timon dans l’anneau du joug
IDI-BURU-KO = “de tête de bœuf, de
l’avant d’attelage”, IPHULARRA “bord de champ, tournière,
marge”, ITEA, etc…
La forme IDI correspond sans doute à *BIDI “couple”,
“paire”, de /*BE/BI/ “deux” + suffixe
/*-DI/ à valeur de thématisation
verbale = “mis en paire”, “fait deux”. Formation
analogique de lat. iūmentum
“jugement”, dont le sens originel est “attelage”,
M. 387.
Correspondances possibles: m.h.a. jiuch
et lat. iugera “mesure de terre
que laboure une paire de bœufs” skr. yunȧk-ti
avec nasale infixée
(métathèse
probable de bsq. BI-KUN “paire”
/BI/ “deux” + /KUN/ désinence d’unitif),
lat. iungo, -ere “mettre par deux”
; lit. jung-iù présent
en /yod/ ; hitt. iugan,
got. juk ; gr. ζυγή
(zugḗ) “paire” ? bsq. BIGA “paire, deux”.
Toute la famille des formes i.-e. semble dériver de quelque
chose comme bsq. BI-KUN/BIGA, soit /*BE/BI/
“deux” désinencé au comitif/unitif /*KUN/*GA(N)/
et ayant fait l’objet d’une métathèse : de BIKUN
*BIUNK
avec alternances consonantiques diverses à l’initiale. Cf.
gr. ζευκ-τήρ
(zeuk-tḗr)
bsq. BUZTAR/UZTAR “joug” = “apparieur”
(instrumental
gr. -τήρ (-tḗr)
bsq. /-TAR/).
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