| HATZ le sens premier doit être “extrémité”, 
      “bord” que l'on retrouve dans les acceptions suivantes 
      : 
 
 
         
          | 1º | “patte d'animal” : LAUR(H)AZKA 
            “(aller) au galop”, de /LAUR/ “quatre” 
            + /(H)ATZ/ “extrémité = patte” + 
            /KA/ = action répétée ; LAURHAZKO 
            “quadrupède” de /LAUR/ “quatre” 
            + /(H)ATZ/ “extrémité = patte” + 
            /KO/ génitif 
            de provenance. La forme répond à skr. catuspā́daḥ, 
            ablatif 
            pluriel ombr. peturpursus = lat. 
            “quadrupedibus”. |   
          | 2º | “vestige, empreinte du pied” : (H)ATZ-OIN 
            “empreinte du pied sur le sol” ; (H)ATZ-OZKI/ALTZ-OZKI 
            “vestige, empreinte de pied d'animaux sur le sol”, dont 
            /OZKI/  /*HORTZK-I/  /*HORTZ-KA-I/. |   
          | 3º | “doigt, pouce, ongle, pince”. |   
          | 4º | “démangeaison”  dérivation inverse de HAZKA-TU “(se) gratter, 
            frotter avec la patte”. |  Nombreux dérivés et composés :
 
 
 
         
          | Verbes : | (H)ATZ-EMAN “attrapper” 
            ; (H)AZKA-TU “(se) gatter”  cast. raspar ? et non l'inverse 
            ; (H)AZT-PILDU “ourler un bord de vêtement, un 
            tissu”, se dit aussi pour “andainer” le foin, la 
            paille, la fougère au permier andain du bord de la parcelle, 
            “conclure, mettre la dernière main à un article, 
            un rapport, un discours, etc.” ; (H)AZTA-TAPAR-KA-TU 
            “griffer” ; (H)AZTA-TU “peser, soupeser” 
            ; (H)AZTA-KA-TU “palper, explorer, mettre à l'épreuve, 
            connaître une femme (amour)” ; ATZERETU “retarder”; 
            etc. |   
          | Substantifs : | SUHATZ “pince 
            de foyer de forgeron” ; (H)ATZ-AZKAL “ongle” 
            ; ARDATZ “axe” ; NATX “essieu” 
            ; LAATZ/LARATZ “crémaillère” 
            ; BEHATZ “pouce” ; BEHAKULU “arc de 
            l'ongle du pouce” (Orsanco) ; (H)ATZKURA (  /(H)ATZ/ + /GURA/ “désir, envie”) 
            “démangeaison” ; HATZTURA “pulsion, 
            tendance naturelle, inclinaison, instinct”, doublet abstrait 
            de JAIDURA “(instincts) de naissance” ; ZUHATZ 
            “arbre” (  /ZUR/ “bois” + /(H)ATZ/) dont synonyme ZUHAMU 
            ; HURRITZ “noisetier” (  /HUR/ “noisette” + /(H)ATZ) ; ZUMITZ 
            “oseraie” (  /ZUME/ “osier” + /(H)ATZ/) ; PHAGATZ 
            “faîne” (  /PHAGO/ “hêtre” + /(H)ATZ/) ; IRIATZ 
            “fougère” (  /*IRI/ “fil” (  /IRUN/ “filer”) + /(H)ATZ/) ; SAGARTZE, 
            INTZAURTZE, GAZTENATZE, ASPILTZ, ELORTZ, 
            AMETZ, etc., “pommier, noyer, châtaignier, cormier, 
            prunelier, tauzin,” etc. /(H)ATZ/ y est plus ou moins 
            perçu comme un suffixe d'appellations botaniques, mais /(H)ATZ/ 
            est encore compris comme “plant, pied de”, concurrencé 
            en BN, S par /ONDO/ : LEIZAR-ONDO, (H)ARITZ-ONDO... 
            “pied de/plant de frêne, chêne”... |   
          | Adverbes : | AITZAKIZ “prétextant” 
            (  ATZEKI “les ascendants” BN, absent de Azk. et Lh.) 
            ; ATZE “sur la trace de, derrière”, Cf. 
            EZKAR(H)ATZ ; (H)AZPI “dessous” à 
            déclinaison car procède du substantif HAZPI “fesse, 
            cuisse” (  /(H)ATZ + /PE/ “sous”) etc. |  Ces formes sont à leur tour doublées par les dérivé 
      de /ONDO/ “pied” (
  /OIN/ “pied, extrémité de la jambe” + /-TO/-TXO/-DO/ 
      diminutif) : ENE ONDOTIK ARI DA “il est après moi = 
      il en a après moi” ; ONDAREA “héritage” 
      ; ONDORIO “résultat” ; ONDOZ-ONDO “point 
      par point” ; etc. 
 Correspondances : Chtr. 933 : « lat. avec vocalisme de timbre 
      /e/ nominatif pēs, 
      génitif  pedis ; en skr., où 
      le timbre de la voyelle n'est pas discernable, nominatif pā́t, 
      accusatif 
      pā́dam, génitif  
      pad-áḥ, etc. ; au nominatif 
      pā́t un /s/ 
      final a dû tomber . » Donc skr. pā́t(s) 
      probablement, lat. pēs, gr. πους 
      confirment le /s/ final, comme dans 
      bsq. /HAZ/HATZ/, l'affriquée 
      en finale étant normal, cf. du reste gr. πέζος 
      “qui va à pied” à fricative.
 Pour les composés on peut rapprocher de IRIATZ “fougère”, 
      le lat. filix, -icis 
      et aussi la forme filex (manuscrits) 
      “fougère”, dont M. 234 dit : « On n'a proposé 
      de rapprochement qu'avec gaul. βελινοντία 
      (belinontia), v.h.a bilisa, russe  
      belená, dont le sens “jusquiame” 
      est tout autre. »
 Avec même terminaison : lat. cārex 
      “laiche”, salix “saule”, 
       larix “mélèze”, 
       tamarix ?, gr. δόναξ 
      (donax), génitif δούνακος 
      (dounakos) “roseau” ; gr. σμîλαξ 
      (milax) “if, taxus, bocata”, commentaire de Chtr. 1027 : « 
      les noms de plantes présentent volontiers le suffixe familier en 
      /ακ/, cf. δόναξ, 
      etc. ; σμîλαξ/σμιλος 
      (smilax/smilos), cf. οἷσαξ/οἷσος 
      “osier”, etc. Pas d'étymologie . » Gr. ἑλίκη 
      (helikē) “espèce saule”, mycén. erika 
      ?, gr. ἀδίκη 
      (alikē) “ortre”, etc. Cf. Ispoure : ZALIKARTE 
      “site à ZAIKA”, “salix albur”.
 Pour les termes techniques : gr. στάλιξ 
      (stalix) “pieux”, lat. axis, 
      gr. ἄξων (axōn) 
      “axe”, “essieu”, skr. ákṣaḥ 
      “essieu”.
 À relever :
 
 
 
         
          | 1º) | lat. ex, ē, 
            ec- : préverbe 
            et préposition “hors, hors de”  “à la suite de, à partir de, d'après, selon”, 
            “de” (marquant de quelle matière un objet est fait 
            ou tiré ex aurō/bsq. 
            URRE-Z = “d'or, en or” et on y trouverait 
            une indication de la source de la désinence d'instrumental 
            bsq. /GAZ/-Z/). L'ensemble paraît recouvrir les 
            dérivations de l'euskera à partir de /(H)ATZ/ATZ/ 
            “pied”, “extrémité de membre”, 
            mais aussi “arrière, derrière, après”. 
            Cf. ATZO “hier”, EZKAR-ATZ “salle 
            à l'arrière du foyer”, ATZE “non 
            parent, étranger”, AZKEN “ultime, dernier” 
            (  ATZE-KO-EN “le plus en arrière”), etc... 
            Avec vocalisme /o/ et consonne initiale d'appui, latin poste, 
            etc., sans consonne d'appui, bsq. OSTE-RA, gr. ὔστερος 
            (usteros) et skr. u̇ttaraḥ 
            “extérieur”/bsq. UZTAR “ruade”, 
            lat. exter, etc. |   
          | 2º) | la forme à vocalisme /o/ 
            de bsq. OSTIKO “coup de pied, ruade”, 
            OSTE-RA “après, par contre”... 
            de gr. πούς, 
            πόδα, 
            ποδες 
            (pous, poda, podes) “pied”, arm. otin 
            (nominatif-accusatif singulier) et otkʽ 
            (nominatif pluriel)/bsq. OIN, singulier, OINAK, 
            pluriel, lat. *posti, poste, post, postid, 
            posteā, postidea, etc. 
 
               
                | • | lat. possideo, 
                  -ēre “occuper 
                  comme son bien propre” (Bvn.), « “posséder” 
                  employé en parlant de bien-fonds, d'abord » 
                  (M. 526). Cf. l'expression populaire “avoir pied 
                  sur”, bsq. ANKA-PEKO/ZANGO-PEKO 
                  “(“avoir” ou “être”) assujetti, 
                  dominé, à merci”..., ZANGOKATU 
                  “pisotear, piétiner, fouler aux pieds” 
                  et synonyme ZANGOPILATU, dont le deuxième 
                  terme /PIL-/PEL-/ATU “frapper, 
                  heurter, battre” de l'euskera moderne. Le lat. possīdo, 
                  -ēre “prendre 
                  possession de, occuper” où apparaît potis 
                  de possum (*pot-sum). 
                  Sens originel “poser le pied sur” ???
 |   
                | • | lat. possum, 
                  posse “pouvoir, être capable de”, 
                   potens, potui... dont 
                  la conjugaison serait issue de la contamination du verbe *potēo, 
                  *potēre (cf. osq. 
                   putiad, putians = “poteat, 
                  -ant”, etc. Possum
  potis sum “je suis 
                  maître de, possesseur de”. Cf. gr. πόσις 
                  (posis) spécialisé au sens de “époux”, 
                  lit. pāts (génitif 
                   patës) “époux”, 
                  skr. pátiḥ, 
                  avest. paitǐs, got. 
                   faþs “maître”. Ainsi dans l'impersonnel lat. potest, 
                  dont le verbe être aurait signifié “être 
                  à” soit “avoir” ?? Sens originel “avoir 
                  le pied sur” ???
 L'acception première du grec πόσις 
                  (posis) “époux” renverrait à l'observation 
                  de la vie animale.
 |  |  |