GURI, GUR(H)I (S) : sens premier et originel probable
de “crème de lait, beurre” car le doublet GAINA,
GAÑA (ESNA-GAÑA) “crème de lait”,
litt. “le dessus de lait” dérive lui-même de GARA
“haut”
/KAR-/GAR-/ “tête” attesté dans les
composés (comme GARAUN “cervelle”, GARKOLA
“creux de la nuque”, GARONDO “nuque”, GANGAR
“crête des volatiles”, mot à redoublement et à
dissimilation)
qui donne le superlatif GARAIEN
/GARA/ “haut” + /-I/, locatif, + /-EN/,
génitif
superlatif, réduit en GAIN “hauteur, haut”. Synonyme
GALATZ.
GURIN “beurre”, “crème
glacée”, “suc des végétaux, persillé
de la viande, jus de la viande”.
Voir GURIN, GAINDI,
GARAINDI, GEHIEN/GARAIEN,
GARAI-TU.
Correspondances possibles : gr. γραυ̑ς
(graȗs) “peau ridée qui se forme sur le lait” (Ar.,
Arist.) ; γραΐζω
(graḯzō) “enlever la peau, la crème du lait”
(Ar.) ; γραυ̑ς
“crabe large” appelé également γραια
(graia)
bsq. KARABARRO “écrevisse”
; γραυ̑ς
(graȗs), hom. γρ ς
(grē s)
“vieille femme”
γραοσόβης
(garaosobēs) “coureur de vieilles” (Aristoph.) ; γραυ̑ς
“rides près du nombril”
dénominatif
γραιόομαι
(graióoomai) “vieillir”. Chtr. 235 : « Le rapport
avec γέρων,
γέρας (gérōn,
géras) “vieillard, aîné” et “vieillesse”
[sont des thèmes
I pleins comme bsq. GEHIEN (GARAIEN) “aîné”]
et l'on posera /*gr-eə2-/.
Là s'arrête la certitude. » Cf. lit. gr(i)eju̇,
griēti “écrémer
le lait”, s/χρī́ω
(khrī́ō) “enduire, oindre”. Cf. bsq. IGURZI
“frotter, oindre”
gr. aoriste
ἔχῑσα (ekhrīsa)
et χριστός
(khristós) “oint”.
Voir IGURZI,
GORA. |