FRANGO/FRANKO “beaucoup”. Les termes FRANGO,
FRANGOTAN, FRANGOKI, FRANKATU sont connus en S, BN,
Aezkoa, Zalazar, Aezk., Baztan ...
Correspondances hypothétiqies : avest. frāyah-
“plus, beaucoup” ; l'adverbe skr. prāyạh
“beaucoup” ; avest. fraēštəm
“le plus”, v. norr. fleisir
“le plus” ; gr. πλείων
(pleíōn), πλέων
(pléōn), πλεῖον/πλέον
(pleīon/pléon) = comparatif de πολύς
(polús) “plus, plus grand, plus nombreux”, etc. Chtr.
913.
On peut noter :
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le suffixe comparatif gr. /-on/,
bsq. /-EN/ ; |
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le suffixe d'adverbialisation gr. πλεονάκις
(pleonákis) “souvent”, bsq. FRANGOKI “abondamment”.
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Pierre CHANTRAINE 913 : « La racine de πολύς
(polús) [serait] /*pleə1-/
[th.
II ] de πιμπλημι
(pimplēmi) “emplir, rassasier, etc.”, pour le comparatif
on pose /*πληy-ων/
(plēu-ōn) avec abrègement s'expliquant par l'analogie de
πλεῖστος
[pleīstos] (μειων
[meiōn] ? = plus petit, moindre). » E. BENVENISTE, Origines,
54-55 pose /*plew-es/ : « Du thème
/*pelə-/plē-/
“remplir” [bsq. /UPEL/ (Lh. 1004), /DUPEL/GUPEL/
“entonnoir”, “tonneau, barrique”] est issu un neutre
dont les trois degrés sont attestés : /*pelw-/
(got. filu), /*polw-/
(gr. *πόλυ [pólu]),
/*pl̥w-/ (irl. paru,
skr. *púru, d'où, avec
le ton, le dérivé purú,
comme gr. πολύ
[pólu]). Ce neutre fournit un dérivé /*pl-é/ou-/,
lequel à son tour produit un substantif /*pl-e/ow-es/
“abondance, grande quantité” : c'est ce /*pl-e/ow-es/
qui aboutit à v. lat. plous,
lat. plūs (cf. /*
ye/ow-es-/
/iūs/). Plūs
n'est donc pas un comparatif, il indique seulement un grand nombre. »
Cf. bsq. PULUSTA “quantité, nombre
assez considérable” ; variantes : PALAXTA, PILIXTA,
Lh. 890 et Azk. 182. Peut-être aussi PITZIKA “quantité
moyenne”. |