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EN(H)ARA/INARA (AINERA/AINARA), ELAIA “hirondelle”, zool. famille des Hirudinidaæ. Semble un composé : /EN/ + /(H)ARA/. Le premier terme pourrait correspondre, après la chute de la consonne initiale, fréquente en bsq., à lat. penna de /*pet-s-enā/ (?) “ce qui sert à voler”, M. 496.
  Cf. irl. én et gall. edn “oiseau”, adam “aile”, gr. οἰονός (oiōnós) “grand oiseau de proie”, qui procéderait de /ə2owiyōn/ , suffixe -ωνος (-ōnos) “ayant”, comme bsq. /-ON/-UN/ (IBAI-ON, PIK-UN), suffixé aussi en grec αἰετός (aietós) “aigle”.
  La racine se trouverait dans lat. auis, skr. nominatif pluriel váyạh, av. nom. pl. vayō. Le vocalisme /ó/ a été expliqué comme une assimilation vocalique par SCHULZE et J. SCHMIDT, -ωνος (-ōnos) aurait une valeur augmentative, selon E. Bnv. Institutions 1,258 ; il s'agit clairement de conjecture.
  L'arm. haw “oiseau” dont le /h/ « doit être sans valeur étymologique » (M. 58) peut être rapproché de bsq. /HEG-/ “aile”, suffixé en /w/ : HEG-O ; la sifflante du lat. auis suggère la trace d'un deuxième terme de composé, en admettant armén. haw, bsq. /HEG-/ racine.
  Un deuxième terme existe bien en bsq. /-HATZ/ “extrêmité” (cf. HATZ-AZKAL “ongle”, HATZ-TAL “talon”. Verbe HATZ-KA “(se) gratter”, suffixe /-KA/ à valeur thématisante de verbe dénominatif). On en arrive à HEGATZ de bsq. moderne “avant-toit, aileron” et HEGAZTIN/HEGAZTI (à comparer avec /aionos/aietos/) “oiseau”. HEG-ATZ serait-il l'originel de auis ? Tout en admettant que les langues qui auraient pu proccurer des formes de transition entre le bsq. et les idiomes i.-e- ont disparu, il ne semble pas impossible de trouver des formes intermédiaires : irl. ochsall. asgell, britt. ascell (de la métathèse ascilla) “aiselle” avec la gutturale de /HEG-/, lat axila “aisselle” qui répond à v. isl. oxl, v. angl. eaxl, v. sax. ahsla “articulation de l'épaule”, et enfin lat. āla (cognomen ahala) “point d'articulation de l'aile ou du bras”.
  Mais à côté de HEGATZ, il y a HEGAL “aile”, composé de /HEG-/ et /-AL/. Emprunt ou formation autonome, c'est bien la forme de la racine i.-e. /wel-/wol-/ “tourner”, comme /HEG/ est certainement conforme à la racine /weg-/ “mouvement, par exemple de la mer”, cf. bsq. HIGI “(se) mouvoir”, on voit bien le sens du signifié “articulation de l'aile ou du bras”.
  Nous voilà bien loin de /EN/, penna, oiōnos... semble-t-il.
  Le deuxième terme de EN-HARA : ? hitt. ḫaraš, génit. haranaš “aigle”, E. Bvn., Origines, 24.

  Bsq. ARRANO “aigle”. E. Bvn., Origines, 24 : « La flexion hittite har : har-an, exactement parallèle à sanskrit /ās-/ : ās-an-, permet de faire remonter à l'indo-européen le nom de l'“aigle” sous la forme /*or-/, /*or-en/, cf. got. ara, génitif arins, gr. ὄρ-ν-ις (or-n-is), ὄρ-ν-εον (ór-n-eon). ».

  Ainsi EN-HARA voudrait-il dire “aile d'aigle” ou bien “penne d'aigle” ? Le vol des oiseaux et particulièrement celui de l'aigle faisait l'objet d'ornithomancie (aruspex, aruspicis), rite religieux important ; l'hirondelle, jusqu'à récemment nous a été présentée comme “intouchable”, sinon “sacrée”, et protectrice de l'“ETXE”, où elle nichait ; également, des ailes d'oie desséchées (HEGATS), “protectrices” de l'“ETXE”, devaient être disposées sous l'avant toit (HEGATZ).
  Cf. bsq. moderne ARIN “agile, léger, rapide” et ZORI “oiseau”.
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