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EGAR, EGARRI, E-GARSU “soif, assoiffé”.
  La racine doit être /*GAR/ “feu, flamme”, peut-être la même que /*BUR- gr. πῦρ (pũr) “feu”, hitt. paḫḫur “feu”, avec un autre vocalisme, et /g/ pour /p/ est régulier. Ce /*GAR/ a un correspondant lat. carbō, -ōnis “charbon de bois”, “produit de la combustion”, MEILLET, 99 : « souvent joint à cinis, différent de prūna » », que l’auteur, op. cité 541, relie au groupe de gr. πίμπρημι (pímprēmi) “je brûle” et nous à à bsq. BURRUS-TA. Cf. Sérv., Ac. 11, 788, « prūna quamdiu ardet dicitu, cum autem exstinta fuerit, carbō nominatur. » Donc carbō “charbon” non allumé qui servira à faire du feu d'après son deuxième terme de composé /-/ (cf. bsq. BEHAR et v. lat. fuam, fuī et gr. φύομαι –phúomai-). A. MEILLET propose une racine /*ker-/ th. I, cf. cremō th. II que l'on retrouve dans les formes bsq. K(H)ERRA-TU “cramer, carboniser” de la viande, des aliments, et K(H)ERRADE “suie agglomerée, plus ou moins cristallisée”. A. MEILLET rapproche carbō de gotique hauri “charbon”, v. islandais hyrr “feu”, lituanien kurti “chauffer”, vieil haut allemand herd “foyer”, etc..., et conclut : « mais le rapprochement est lointain et le /b/ n'est pas expliqué. »
  E-GARR-I est morphologiquement une forme verbale dénominative à l'aoriste avec augment /e/ et flexion /i/ primaire “(qui est) enflammé”.
  Lat. āreō “être sec”, ārdeō “brûler, être en feu”, assus “grillé, cuit sans être rôti” se rattache, peut-être, à /*GAR/*KAR/, en tous cas, on est forcé d'en rapprocher bsq. ARGI “lumière, clarté”, composé, dont le premier terme /AR-/ est “feu” et le deuxième /*-GI/*-KI/ “endroit, site”, soit ARGI “endroit du feu” c'est-à-dire “foyer ?”, “éclair ?”, à quoi répond gr. ἀργός (argós) “clair, brillant”, lat. arguō “j'explique, je clarifie”, argentum “argent”, etc.
  À lat. assus “grillé” répondent tokh. A āsar “sec”, skr. ā́saḥ “cendre”, bsq. HAUTS “cendre”, v.h.a. asca “cendre”, gr. ἀζαλέος (azaléos) “sec” et ξηρός (xērós) “sec” Chtr. 765.
  À E-GAR/E-GARRI doit être relié bsq. EIHAR/IGAR “desséché”, forme verbale aussi.
  Enfin ZEGARRI ( EZ EGARRI) “non assoiffé” semblerait être à l'origine de lat. sobrius qui s'oppose à ebrius, respectivement “sobre” et “assoiffé”. Chtr. 1418, art. νήφω (nḗpho) “être sobre”. Charles de LAMBERTERIE : « On préfèrera de beaucoup le rattachement [de νήφω (nḗpho)] à la racine i.-e. /*h1ēgwh-/ “boire” (hitt. ekuxi, thok. A et B yoktsi) idée ancienne développée récemment par M. WEISS, HS 107, 1994, 918, qui rapproche lat. ēbrius (dérivé d'un thème i.-e. /*h1ēgwh-r/ du type de gr. ἧπαρ [w/hēpar]) et sōbrius ( /*se-h1ogwh-r-iyo/ selon l'auteur) [...], le thème νηφον- [nēphōn-] peut s'analyser comme un composé privatif /*n̥-h1egwh-on-/, qui forme avec le thème en /r/ à la base d'un adjectif latin, un système comparable à πεῖραρ/ἀπειρων [peĩrar, apeirōn]. » C'est reconnaître le sens “privatif” du /*SE-/EZ- /ZE-/.
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