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EIDER/EDER, EIJER (S) “beau, orné, attifé” avec idée de “prestance”, “qui présente bien, qui fait belle figure, belle allure” pour les deux premiers ; EIJER, diminutif de EDER, le sens est plutôt “joli”, Lh. 218 et 230.
  Le terme a un suffixe /-TER/-DER/ d'agent Cf. MEDEZIN-DER “médecin”, OKIN-DER “boulanger”, (H)ANDER “femme”, etc.), et le radical est probablement le même que celui de EITE (2). Le sens formel serait “(qui a) de l'aspect”, “(qui a)de la présentation, de l'allure”.

Cf. « ZÜK-ERE BALINBAZÜNÜ GAZTETARZÜN EIJER BAT
« NESKATILEN GOGATZEKO BILO HOLLI POLLIT BAT »
« Si toi aussi tu pouvais avoir une jeunesse jolie [une apparence de jolie jeunesse]
Pour séduire les filles une élégante chevelure blonde »
(Chant satirique visant un vieux “coureur”)

  Correspondances probables : gr. εἶδος, εἴδωλον, ειδομαι (eidos, eidōlon, eidomai) “aspect, forme”, Hom., ion., att., etc. En composition, adjectifs en : -ειδής (-eidḗs), au nombre de cinq ou six cents, avec idée de “en forme de, de tel ou tel aspect”, cf. hom. εὐειδης (eueidēs), θεοειδής (theoeidḗs) ; en -ωδης (ōdēs) de toute autre origine (ὄζω (ózō) “sentir” et ὀσμη (osmē) “odeur”/bsq. ASMA-HASMIA “odorat du chien”). Gr. εἰδάλιμος (eidalimos) “de belle apparence” (Od. 24, 279), hapax, dont le suffixe serait « une combinaison de -αλέος (aléos) et -ιμος (imos) », Chtr. 595, comme dans κυδάλιμος (kudálimos) “épithète de héros, de nations, etc” ; εἰδάλ- (eidál-) évoque bsq. EIDER ou même le recouvre. Gr. εἴδωλον (eídōlon) “image” recouvre bsq. IDUR-I/IRUD-I “image” à vocalisme réduit et suffixé de la désinence primaire /I/ ; les liquides permutent normalement et peuvent être la trace d'un auxiliaire être /ARE/I/. Chtr. 317 : « /*weid-/ exprime l'idée de voir dans ἰδεῖν (ideĩn), et au parfait, celle de savoir, cf. οἶδα (oida), à quoi se rattachent εἰδήμων (eidḗmōn) “qui s'y connaît” et εἰδυλίς (eidulis) “qui sait”, etc. » Cf. skr. védas “possession, acquisition” en liaison avec l'aoriste avidem signifiant “j'ai trouvé, acquis” ; rapport sémantique plus proche de (ϝ)ειδος (ϝeidos) avec v. sl. vidū /*weido(s)/, avec lit. weidas “visage”, avec le v.h.a. wīsa “manière”/bsq. GISA “manière”, qui peut être un emprunt de fr. guise ( germ. *wisa), mais sans écarter bsq. /KUS-/E-KUS-I/ “voir”, où réapparaît la racine /okw-/ “œil, voir”.
  Pour gr. ἰδειν (ideĩn) “voir” servant d'aoriste à ὁράω (horáō) “voir”, Chtr. 455 donne : « vieil aoriste thématique de /*wid-/ à vocalisme zéro qui répond à arm. egı̊t, à skr. ȧvidat, à côté du présent attesté dans lat. uideō. » Comme dans bien d'autres cas, une forme verbale déjà désinencée ou fléchie a servi à faire un présent. Et bsq. BEI-TU de BEGIRA-TU est bien perçu comme fléchi et signifie “perçu, noté, observé”, donc participe passé. Formes très courantes dans la langue. Pourtant BEITU et BITU/BITTU ne sont pas rapportées par AZKUE ni par LHANDE, or elles nous paraissent essentielles pour rendre compte de la “racine” i.-e. /*weid-/*wid-/, de gr πείθομαι (peíthomai) “être persuadé, avoir confiance, obéir”, de got. beidan “attendre, patienter, endurer” dont confusion (Chtr. 869) avec got. baidjan et v.h.a. beitten “forcer, contraindre”, d'une racine toute différente (cf. BEHAR, BEDI, BIHOA, etc., du bsq. verbe BE/BI “devoir”).
  L'omission des deux érudits s'expliquerait peut-être par la prétendue dérivation de bsq. BEGIRA-TU de lat. vigilare (cf. K. MICHELENA) dont l'histoire n'est guère élucidée, MEILLET 735.
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