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DJAR-/JAR-, /EZAR-/EXER- : “(s')asseoir, (se) placer” ; “placer, poser” ; “mettre en place” ;
“établir, fonder” ; “se livrer à une action, se mettre à” ; “(se) fixer, se mettre en situation, prendre le rôle, la fonction de” ; “(s')exposer à” ; “(se) stabiliser”.
  Les deux formes JAR- et (E)ZAR- doivent se ramener probablement à une même, et ne se distinguent pas clairement par le sens. Cependant, en BN, E-ZAR est plutôt spécialisé pour signifier “mettre, placer, poser” et JAR (DJAR) pour “(s')assoir, (s')établir, etc.”. EXER-/EZER-I se dit dans les dialectes occidentaux pour lat. sedēre, “(s')assoir”, Azk. 297. Le /e/ de EZAR est facultatif en BN, comme pour (E)MAN “donner”, (E)ZAGUN “connaissance”, (E)KHEN “enlever, saisir”, etc., comme l'augment gr. /ε/ l'était dans Homère.
  Peut-être s'agit-il de la contamination réciproque de deux formes distinctes à l'origine dont les champs sémantiques se coiseraient ?
Les rapprochements envisageables pourraient être :

1º)
EZAR-/EXER- : cf. gr. s/ἧμαι (ϝ/hēmai) “être assis”, hitt. troisième personne du singulier eša(ri), skr. ā̍ste = gr. ἤσται (ḗstai).
2º)
Gr. τίθημι (títhēmi) “poser quelque chose qui est destiné à durer, établir, fonder, poser, créer”, dont l'aoriste ἔθηκε (éthēke) « est rapproché de skr. ádhāt, v. perse adā, arm. ed (i.-e. /*e-dhēt/), et d'autre part de lat. archaïque fēced, puis fēcit, d'où le présent facio ; le même morphème guttural figure dans le phrygien αδ-δακετ (ad-daket) et peut-être le néo-phrygien dakar », Chtr. 1117. On peut évoquer bsq. EGIN “faire”. Le radical i.-e. serait déduit de gr. θετος (thetos) et skr. futur dhāsyámi /*dhə1-tó-/ skr. api-hita et gr. ἐπι-θετος (epi-thētos) ; on a encore skr. dhā̍man- “thème”.
  Rappelons que phonétiquement /d/ et /r/ liquide permutent en bsq. : cf. XAURI/XAUDI “viens”, EGON HARI/EGON HADI “reste là”, DIRARE/DIRADE “ils sont”, NADIEN pour NARIEN, NINTZADEN pour NINTZAREN, etc., de sorte qu'on est fondé à rapprocher bsq. (E)XER/DJAR de lat. sed-ēre “être assis, sièger”.
3º)
Lat. sedēre et gr. ἕζομαι, ἵζω (ϝézomai, ϝízō) “s'asseoir” et les formes nominales ἕδος (ϝédos) et ἕδρα (ϝédra) “siège” en face de bsq. XEDERA “sautoir, pose-pied pour enjamber les clôtures”, “perchoir à lacets” des oiseleurs. La forme gr. ἱζανω (ϝizanō) « dont le sens est factitif “asseoir” mais aussi intransitif “s'asseoir”», Chtr. 313, tout comme bsq. ETZAN “étendre, coucher” et “s'étendre, se coucher”. Chtr. 314 : « Racine /*sed-/ “asseoir, passer” et “s'asseoir” [...] Ἕζομαι [ϝézomai] serait un présent thématique à suffixe /*ye/o/ de valeur indéterminée et signifiant “être assis” [...] Même thème peut-être en germanique : v. norr. sitia, v.h.a. sizzen [...] got. satjan (qui doit reposer sur /*sod-/), etc. »

  Remarque : bsq. ZIZURIA/ZÜZÜLIA “siège du chef de famille” doit être de lat. subsellium, de même que SALA “manoir” de lat. sella et gr. ἑλλα (ϝella).
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