DARDAR(A) “tremblement, vibration”, DARDARATZEN
“trembler, frémir”.
Cf. lit. drugỹs “fièvre”,
slovène dŕgati “ trembler
”, M. 222 : « on peut supposer que lat. febris
appartient à la racine signifiant “trembler” qui figure
notamment dans le gr. τανταρυζω-τρέμω
(tantaruzô-trémō). »
La forme originelle serait de type à
redoublement: /*dhe-dhri/
» ; MEILLET 222, à « étymologie incertaine
». Autres termes basques : KASKARABAR “grêle”,
KASKARA “grelotter de froid, frissonner de fièvre, d'angoisse”,
etc.... Cf. le poète Michel LABEGUERIE « NAGO
GEROAREN MENTURAN/BIHOTZA HOTZEZ KASKARAN… » Cf.
lat. querqueras, adj. de febris,
M. 556 : « mot expressif à redoublement, sans doute terme médical
venu du gr. καρκαἰρω
(karkaírô) » attesté dans Il. 20, 157 κάρκαιρε
δἑ γαῐα (kárkaire de gaĭa)
glosé
par les Anciens tantôt “tremblait”, tantôt “résonnait”,
Chtr. 498, dit de la terre.
Le redoublement des formes basques compte un /s/
au premier terme par dissimilation
? ou par phonétique basque /s/ et /r/
permutent (cf. BERTZE BESTE).
Étymologie évidente : /*KAR/ “pierre”
= “grêle”, “effritement”.
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DAR-DAR est une onomatopée
reproduisant “les claquements de dents (de froid, de fiêvre,
de terreur)”, bien rendue, mais sans redoublement, par la forme
gr. θήρ (thḗr,
/η/ se prononce /ā/)
“bête de proie, bête sauvage”
θηριον
(thērion) “gibier” et θηράω
(thēráō) “chasser, poursuivre” ; bsq.
JARRAI “poursuivre, suivre” ; lat. ferus
“sauvage”, ferox “fèroce”
; lit. żvres, zvérū
; v. sl. zvérǐ ; bsq.
AZERI ? “renard” ou bien pure coïncidence
de forme.
P. CHANTRAINE 436 : « θήρ
[thḗr] est un vieux nom-racine de la forme /*ghwēr-/.
» Cette présentation peut convenir pour rendre la base
des deux formes du bsq. DAR-DAR et KAS-KAR. Bsq. th.
I DARDAR-AN d'aspect duratif
/*tre-m-/, th. II. |
Thème
II :
groupe
/*trem-/ |
Le lat. tremō,
th. II, “trembler” explicite la correspondance de sens
avec bsq. DAR-DAR, th. I ; tremor “tremblement”,
tremulus “tremble”.
Bsq. BURKI et germ. birke
“tremble, bouleau” et BURZUNTZ/BURTXINTX
“tremble ou peuplier blanc”, bsq. DURDURA “chanceler”,
DURDURIKA “trouble, stress, appréhension”,
DUNDURI “bourdonnement”, DURRUNDA “bruit
de tonnerre lointain”, etc. ; lat., th. II, tremidus,
contremēscō “effrayer” ï
*extremēscō. A. MEILLET 700 : « La racine /*ter-/
“trembler” qui a un caractère expressif, n'existe
guère sans élargissement.
On cite cependant skr. taraláh,
th. I, “palpitant, tremblant”. » Un groupe /*trem-/
gr. τρέμω
(trémō) “trembler”, τρομος
(tromos) “agitation”, ἀτρεμης
(atremēs), tokh. A träm
“trembler”, lit. trimù
“je tremble” ; gr. τραμύσσω
(tramússō), th. I, “j'effraie”, lat. fremō,
th. II, “gronder” (bruit violent), v.h.a. bremo
“frelon”, bsq. BURRUMBA, th. I, “vrombissement”.
Lat. terreō “faire
trembler, terrifier” et toute sa famille se relient à
la racine /*ter-/*ghwēr-/-DAR-/DUR-/BUR-/
et /DIR-/DIS-/ de bsq.
Voir DIRDIR(A)
et DIZTIRA. |
Thème II :
groupe
/*tres-/ |
Skr. traṣati
“trembler, être angoissé” ; l'iranien et
le baltique ont un présent en /*sk-/
: avest. fra-tərəsaiti,
v. perse tarsatiy “avoir
peur” [bsq. DURDUZA-TU], lit. trı̊šů,
infinitif trišḗti “trembler”
(i.-e. /*tr̥s-(s)kō/)
; causatif
skr. trāsayti “faire
trembler, épouvanter”, etc., Chtr. 1132. |
Ici encore se vérifie la constance du thème I des formes
basques, les exceptions étant rares (cf. BROSKA, TRUMPILO,
KRASKA face à PORROSKA, TORROPOLO, KARRASKA).
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