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/-EN/ : désinence de génitif de possession, précédée sur régime au singulier d'un /R/ de “pontage phonétique” indispensable :

  - pour éviter des diphtongaisons à la flexion qui brouilleraient la distinction de singulier/pluriel /E/
  - pour éviter la confusion avec le locatif /-AN/-EN/-ON/, comme cela tend à se pratiquer : MADRILEN BAIMENA pour MADRILEREN BAIMENA, ce qui formellement dit “l'accord à/dans Madrid” pour “l'accord de Madrid” qu'on veut dire.

  Ce /-EN/ se retrouve à travers des langues i.-e. pour former les génitifs adjectivants, E. BENVÉNISTE, Formation, 177 et sq. :

  1º adjectif en /-en/ ;
  2º des féminins à l'aide de ce qu'il appelle des « suffixes de motion », type patiḥ : pȧt-n-ī, gr. πόσυς : ότνυς (pósus : pótnus). « Génitif et féminin sont des modalités de la notion générale d'appartenance que l'adjectif exprime. » op. cité, 178.

  L'extension de ce mécanisme est considérable et, pour nous limiter à la famille de lat. diēs “jour”, pour laquelle A. MEILLET parle d' « élargissement », en voici le principe et le paradigme, M. 175, s/diēs : « L'élargissement /*-en/ n'est conservé en latin que dans les composés nūndinæ “qui a lieu tous les neuf jours”, perendinus “troisième jour auquel on envoie une affaire (tribunaux)”. » [/*per-en/ “qui est au delà”, soit “en avant”, “à venir" bsq. HAR-AINDI “au delà” AUR-AINDI = “devant-devant” (intensif)].
  A. MEILLET appuie l'exemple par skr. /-dina/ dans puru-dina “qui a beaucoup de jours”, madyȧ-dina “du milieu du jour”, etc. On voit effectivement que la nasale correspond bien à notre désinence de génitif.
Voir HARANTZ
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