BUZTIN “argile”, BUZTIN-LUR “terre argileuse”.
Mot composé de /*BUZ/ “?” + /*DIN/ pour
/*DUN/ “ayant, pourvu de” de /DU-AN/ = “qui
a, qui possède”. Synonyme BOKA/MOKA absent de
AZKUE et de LHANDE : “argile lourde” très
compacte, sorte de kaolinite jaune bringée de rouge contenant des
poupées ferrugineuses (Beyrie-Sur-Joyeuse, Orsanco). Il est tentant d'expliquer /BUZ-/S-/ par BUSTI “humide” et d'aller expliquer /BUSTI/ par /*mustidus/, occ. moste “humide”, etc... AGUD & TOVAR 199, qui citent COROMINAS, etc. Quelle explication pour /BUZ-/S-/ ? On a P(H)EZOIN/P(H)ESUIN ( ![]() L'initiale complexe de gr. χθών (khthṓn) et de skr. kṣā́ḥ “terre” est expliquée (Chtr. 1259) en posant une ancienne occlusive palatale à explosion sifflante /*gzh-/. Cette racine /*gzh-/ se retrouve probablement (/d/ ![]() On peut aussi émettre l’hypothèse que bsq. BUZTIN “argile” est à l’origine de BUSTI “humide”, et non l’inverse, suivant un mécanisme homologue de dérivation, fréquent. De même que bsq. HEZE “humide” procède sans doute de /*HEZ-/ “terre, sol”, sur le même mode que lat. humidus “humide” de humus “terre”. Bsq. /BUZ-/S-/ recouvrirait gr. πούς (poús) relevant de l’étonnant polymorphisme et, semble-t-il, fort ancien des formes attestées en bsq. et dans les langues i.-e. : bsq. /*HEM-/*HER-/*HEZ-/ (cf. (H)EMOKI crépir”, HERRAUTS “poussière”, HEREX “trace”), /*P(H)EZ-/ (cf. P(H)EZO “pisé”, P(H)EZOIN “baradeau, levée de terre”) recouvrent gr. πέδον (pédon) « ce sur quoi repose le pied, “sol” [...] » Chtr. 867, πούς (poús) « Vieux nom-racine du pied qui se retrouve dans beaucoup de langues i.-e. [...] » Chtr. 933, lat. pēs-, hitt. pedan “emplacement”, ombr. peřum “sol”, skr. padȧ-, avest. paδa, arm. het-, génitif hetoy “trace de pas”, etc. Ainsi, à partir d’une même racine englobant les idées de “ terre, sol” et de “pied” on aurait bsq. /HATZ/HUIN/OIN/ “pied”, /*HEZ-/*HER-/*HEM-/*BUZ-/S-/*P(H)EZ-/ “terre”, /HAMU/HABE/HAGA/ “tige”, “poutre” et “perche”, respectivement, qui répondent à gr. πέδον (pédon) “terre” ![]() Voir TEGI. |
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