BORTZ/BOST/BORZ : 1º numéral “cinq”
; 2º “mucho, beaucoup” ; 3º “tout”
dans BOST INAHALAK “tous les efforts”. Azk. I, 179 qui
précise : « il est à remarquer que BORZ et ses
variantes BORTZ et BOST ont les deux mêmes acceptions
de nombre déterminé et grande quantité indéterminée
que, AMAIKA, à la différence de ce dernier mot, s'emploie
toujours en signe d'admiration, chaque fois qu'il désigne une quantité
indéterminée » ;
BOSTEKO (/-KO/ désinence
de génitif
à valeur déterminante : “le cinq”) = “main”
gauche ou droite.
Correspondance évidente semble-t-il : gr. πύξ,
πυγμή (púx,
pugmḗ), etc. :
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1º |
πύξ
(púx), adverbe, “avec le poing, en boxant”,
glosé
γρόνθος
(grónthos), (Hsch.), le /s/
est expliqué comme /s/
adverbial [/-Z/ instrumental
bsq. suffixe d'adverbialisation], comme
une désinence de nominatif (ancienne marque d'ergatif,
dont la valeur d'instrumental subsiste dans l'euskera moderne), enfin
comme désinence de datif
pluriel ; |
2º |
πυγμή
(pugmḗ) “poing” et “pugilat, boxe” et
mesure de longueur. Chtr. 956 : « N. VAN BRACK, Mélanges,
Chtr. 263-276, a tenté de rattacher πύξ
[púx] à une racine signifiant “tout ensemble”
que l'on retrouverait dans πᾶς
[pãs] et dans πέντε
[pénte], v.h.a. fust “poing”,
hitt. panku “tout”.
»
Cf. bsq. BOSTETAN ou BIGA-BOSTETAN = “toujours”,
ou littéralement “deux fois toujours”, soit “absolument
toujours”. Même sens que gr. /πᾶς/παν-/
(pãs-/pan-) préfixe augmentatif. Voir bsq.
HUN-KI et
/*UK-/
arm. hing, lit. pinki,
indo-iran. páncā.
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Il y a donc continuité BORZ-BOST
gr. πύξ (púx) πέντε
(pénte)
lat. pugnus
hind-penki
HUN-KI, /*UK-/...
La graphie V “cinq”
du latin serait l'idéogramme de la main, X
“dix” celui des deux mains, /V/
+ /I/
VI , /X/
- /II/
IIX , /X/
- /I/
IX , etc...
Bsq. ERDI ( *(H)ER-DI
à suffixe d'adjectif verbal /-TI/) “moitié”
et “centre” καρδία
(kardía) “cœur” et “estomac”, v. sl.
srěda “milieu”.
Bsq. ZORTZI ( /*ϝOR-/”deux”
+ /TZI/ “dix“) “8”
= IIX ? “deux avant dix”,
comme BEDERATZI ou BEDERATZÜ “9”
= IX, “un avant dix”
; cf. lat. duodēvīginti “dix
huit”, undēvīgintī
“dix neuf”.
L’étymologie de BORTZ, BOST, ER-DI
?? /*BOR-/, /*BER-/... /*ER-/
? /*ϝOR-/*ϝER-/
avec réalisation du digamma /ϝ/
en /b/z/...?
/*BOR-/*BER-/... /*ZOR/.../*ER-/.
Et /*BOR-/*BER-/... /*ER-/ seraient-ils des désignations
archaïques du numéral “deux” /*ZOR/ ?
Hypothèse : BOR-TZ serait “moitié”
de /-TZI/ “dix” ; quant à /ZOR-/ de ZORTZI
“huit”, le /Z/ serait-il une réduction de /EZ/
“négation”, donc /*EZ-OR-/ ou /*ZE-OR-/
? L’homophone ZOR autonome “débit, déficit,
dette…” laisserait supposer que ZORTZI dirait “10
- 2”. Mais la construction ainsi supposée nous renverrait
à une grammaire disparue, à morphologie apparemment hyper-agglutinante
? En tout cas la continuité des signifiés
“cinq” et “poing”, “piquer”…
“tout” est commune à l’euskera et aux langues indo-européennes.
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