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BELDUR : “peur, crainte” ; “terreur” en contexte : BELDURGARRI “terrible”, BELDURRAK JO “frappé de peur, épouvanté” ; synonymes : IZIALDI “frayeur” passagère, LOTSA “peur paralysante, découragement total” ; “pressentiment, soupçon”.
  Le mot semble formé comme BARUR/BADUR “à jeu, jeûne” ; IDUR-I/EIDUR-I “aspect, perspective, représentation” ; HAIDUR “prévoyant, prévision”.
  Ce qui nous intéresse ici, c'est l'élément final /-UR/-DUR/ qui paraît être un auxiliaire être soudé : cf. BEHAR, EGITEAR, JOAITEAR, AMAITZEAR, qui aurait valeur de “être à”, “devoir”, comme dans lat. futurus, moriturus, etc., peut-être à l'origine des morphèmes de passif, participe futur, infinitif (amor, amāre, etc.).
  BEL-D-UR serait sur la base /*BEL-/*PEL-/ (et aussi /*BUL-/, /*PAL-/*PIL-/) “pousser, repousser”, “donner des coups”, “heurter, frapper”, “écraser, opprimer”, cf. USPEL, HURBIL “cabosser, s'approcher (à heurter), suffixée /D-UR/, /D/ comme gr. /θ/ (th), lat. /-tus/ ou forme archaïque (lat. pellō /*peldō/) et /UR/AR/, etc.,être ; et signifierait “à être frappé, qui va être frappé”, d'où le sens de “crainte, peur, épouvante, etc.”.

  Correspondances envisageables :
bsq. BELTXIDA (Estérençuby), BELTXERIA (Lh.) “combat (de bêliers, de coqs)” ;
lat. thème I : pellō de /*peldō/ “frapper, repousser” ;
gr. thèmes I : παίω (paiō) “frapper, battre” ; παλλω (pallō) “secouer” ? ἀει-παλής (aei-pallḗs “qui bat toujours” ;
gr. thèmes II : πλήσσω (plḗssō), πλήττω (plḗttō) “frapper” de racine /*pleə2 / , de /*plā-g-/ : russe plaču, lit. plokis “coup”. Cf. gr. πλαζω (plazō) “frapper” (vagues), φλάω (phláō) “écraser”, κλάω (kláō) “briser”,
bsq. ZAPAL-DU “comprimer, écraser, applatir, fouler aux pieds, opprimer” (de /*ZA/ à valeur de superlatif = éol. ζά- (zá-) “très”, gr. διά- (diá-) + /*PAL/ = gr. παλ (pal) “aplati, écrasé”) ZAPALATZ “épervier”, dont la caractéristique est de s'abattre sur la proie ;
lat. pauor, -ōris “épouvante” et puis “peur”, semble recourir le mieux bsq. BELDUR (/u/l/ normal) Pauentia “déesse de la Peur”. Forme intéressante par le morphème de participe /-ens/ alternant avec le morphème /-or/ (“être” ?) du substantif, qui est un mécanisme grammatical toujours vivant dans le basque et pourrait expliquer, peut-être, en partie l'énigme des formes á finale /r/n/ (E. Bvn., Origines, Chtr. I, 3 à 21).

  Pauor dérive de paueo, -ēre “être frappé d'épouvante”, qui « est sans doute un verbe marquant l'état, à suffixe /ē/, correspondant au verbe marquant l'action pauiō. Même opposition que dans lubet en face de skr. lúbhyati “il désire”. Le sens premier serait “je suis frappé”, appliqué spécialement aux chocs de
l'esprit. » M. 489.
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